No CrossRef data available.
Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
J'en demande pardon, une fois encore — et ce ne sera pas la dernière. Mais nous n'avons pas créé les Annales en 1929, Marc Bloch et moi, dans le seul but d'enrichir d'une unité la liste déjà longue des périodiques d'histoire économique. Nous les avons mises sur pied pour combattre, de toutes nos forces, une certaine façon de concevoir et de faire de l'histoire économique.
Une façon, non des hommes. Les hommes font ce qu'ils peuvent. Les uns avec un peu plus de dons naturels, de talents que les autres ; tous avec une égale bonne volonté et la conviction'de faire ce qu'ils peuvent et doivent faire. Cette conviction, comment ne Pauraient-ils pas ? ils l'ont chèrement payée.
page 267 note 1. Colbert. Le triomphe de l'étatitme. La fondation de la suprématie industrielle de la France. La dictature du travail (1661-1683). Paris, Marcel Rivière, 1932 ; in-8°, vni-392 p. Antérieurement paru, du même auteur : Le socialisme d'État. L'industrie et les classes industrielles en France pendant les deux premiers siècles de l'ire moderne, 1453-1661, Paris, Champion, 1927, gr. in-8°. Je me permets de renvoyer, sur cet ouvrage, à mon compte rendu de la Revue critique, t. LVII, décembre 1928, p. 538-546.
page 267 note 2. Ils sont numérotés de 1 à 184 et présentés dans l'ordre des matières traitées par Mr Boissonnade. A beaucoup d'égards, J'aurais préféré une série unique, avec classement plus importants. Une note sur les Sources ouvre en plus chaque chapitre. Qu'on y puisse relever quelques lacunes, compensées par quelques surabondances, rien d'étonnant. Pourquoi l'inutile Joubleau et pas le Neymark (Colbert et son temps), incontestablement plus utile ? Qu'importe à la connaissance de Colbert et de ses manufactures l'Histoire des Sequanois et du comté de Bourgogne de l'excellent F.-I. Dunod ? Mieux eût valu, certes, citer le Mémoire de l'Intendant de Franche-Comté (d'Harouys ?) publié en 1914 par Mr Plgallet, etc.
page 269 note 1. On se rappelle la controverse surgie naguère entre Mr H. SÉE ﹛Revue historique, t. 149, 1925, A propos du mot Industrie) et Mr Hauser ﹛Les débuts du capitalisme, Paris, 1927, p. 309-323) sur la date du mot. M* Hahsin, ici même, a repris la question (De quand date le mot Industrie 1 dans Annales, t. II, 1930, p. 235-243).
page 270 note 1. Cf., récemment encore, Morini-Comby, , Mercantilisme et protectionnisme, Paris, Alcan, 1930, in-8”, p. 72.Google Scholar
page 272 note 1. Les deux ouvrages ont été publiés à Paris et Bordeaux, chez de Boccard et Feret ; ils font partie, l'un et l'autre, de la Bibliothèque de l'École des Hautes Études Hispaniques. (îasc. XVII et XVIII).
page 273 note 1. De ce «monde espagnol » il donne une définition assez peu satisfaisante. «Le royaume d'Espagne, dit-il, et ses colonies américaines. » Expressions bien modernes, l'une et l'autre. Et la grosse question de savoir quels étaient à l'origine, quels furent ensuite, Juridiquement et réellement (ce qui n'est pas la même chose), les droits respectifs des sujets de la Couronne de Castille et des sujets de la Couronne d'Aragon s'agissant du trafic et de l'établissement aux Indes — on ne peut pas dire que les quelques Indications très vagues des pages 12-13 la tirent au clair. Ni le droit n'est établi nettement, par une étude méthodique des textes ; ni le fait n'est élucidé par une étude des cas d'espèces que de nombreux recueils imprimés fournissent déjà — sans parler des documents d'archives encore inédits. — Il aurait fallu tenir compte, d'ailleurs, de l'action particulière de l'Inquisition. Dans l'ensemble, Mr Girard ne voit pas assez concret ; et comment faire de l'histoire économique si on ne voit pas concret ? Cf., par exemple, le vague, et l'insuffisance, de son paragraphe sur Valcabala (p. 29), dont 11 fallait distinguer Yencabezarniento
page 273 note 2. Il emploie à différentes reprises pour le caractériser un mot bien impropre, et bien peu juridique : celui d’ « exclusivisme » (cf. p. 34 : « la position particulière de l'Espagne en faisait la seule nation pour laquelle le système de l'exclusivisme était impraticable »).
page 273 note 3. Ou encore, bien entendu, que la constitution de ces Immenses trésors de vaisselle plate, sur lesquels Sombart notamment Insiste si souvent, et qui, pour les grandes familles (par exemple, pour le duc d'Albe qui laisse 600 douzaines d'assiettes en argent, 800 plats en argent, etc.) constituait une précieuse réserve de disponibilités. Cette fureur d'amasser des trésors était, on le sait, particulièrement grande en Espagne. Elle y semblait i la fin du xvi° siècle un peu anachronique déjà. Cf. Sombaht, , Le Bourgeois, trad. française, Paris, Payot, p. 38–39.Google Scholar
page 274 note 1. Colbert, Rapport au Roi pour l'inauguration du Conseil de Commerce, 3 août 1664.
page 274 note 2. Tout ceci bien mis en valeur, dernièrement encore, par Mr Morini-Comby, J., Mercantilisme et protectionnisme, Essai sur les doctrines interventionnistes en politique commerciale, du Xe au Xe siècle, Paris, Alcan, 1930.Google Scholar Mr Girard ne cite pas ce livre important, mais peut-être trop récent, et ne semble pas s'y être référé.
page 274 note 3. On sait si le thème de la « paresse espagnole » est vite devenu familier aux étrangers, notamment aux Français, dès le temps de Bodin et même avant. Saulx-Tavanes a dans ses Mémoires une jolie expression pour désigner les richesses d'outre-mer : il parle de « l'or trouvé », par quoi les Espagnols ont six fois pu « acheter le monde, avec moyen de retirer leur argent par les Espiceries » (cité par H. Hausbb, dans sa très vivante préface à l'édition critique de La Besponse de Jean Bodin à M. de Malestroit, 1668, Paris, A. Colin, 1932, in-8°, p. LXXI). — W. Girard n'a pas tiré parti de Bodin ; il le cite bien une fois (p. 559), mais d'après Levasseur, ce qui étonne un peu. C'était cependant pour lui un texte capital, et il ne l'a même pas mentionné dans sa Bibliographie.
page 275 note 1. Pour l'analyse de tous ces procès économiques, est-il besoin de rappeler qu'il faut se reporter, avant tout, au Coure d'économie politique de F. Simiand, Paris, Éd. Domat- Montchrestien. Cf. notamment t. I (cours de 1930-1931), 3e leçon, p. 48 et suiv. ; ibid., 7” leçon, p. 123 et suiv., — et t. III (cours de 1929-1930), 24° leçon, p. 395 et suiv.
page 275 note 2. Révolution, mot mal Cûoibi du reste. Je m'en suis expliqué ailleurs, 11 y a bien longtemps déjà (Cf. A propos d'un manuel d'histoire économique dans Revue de Synthèse historique, 1921, t. XXXII, p. 119). Quoi de « révolutionnaire », au point de vue du trafic, dans les premiers voyages de Colomb et de ses émules ? Donner à penser qu'à la suite de ces navigations, tout d'un coup, et le commerce méditerranéen a été aboli, et le commerce hanséatlque surclassé, c'est rééditer un lien commun, mais faire bon marché des faits. D'abord, le trafic de mer avait deux centres de gravité, depuis bien longtemps, et non pas un : la Méditerranée, certes ; mais la mer du Nord et la Baltique ? Il y avait Venise, c'est entendu ; mais, bien avant Colomb, et indépendamment de Colomb, il y avait aussi Bruges, j'imagine. Et la Hanse ? En fait, pour que les produits d'Amérique commencent à compter dans le trafic européen, il fallait qu'il y eût en Amérique un peuplement blanc assez considérable — et ce ne fut pas l'oeuvre d'un jour. Rappelons-nous le du reste : par quoi se traduit, aujourd'hui, l'importance économique mondiale de l'Amérique hispanoportugaise ? par des exportations massives de laine, de viande de boeuf, de chevaux, de blé et de café ; or, pas un de ces animaux, pas un de ces végétaux n'existait en Amérique quand les « conquistador » y arrivèrent. Cf. Febvbe, L., Un champ privilégié d'études, l'Amérique du Sud dans Annales, t. I, 1929, p. 258 Google Scholar et suiv
page 276 note 1. Inutile de rappeler ici les précisions apportées récemment sur la question par les travaux d'Barl J. Hamilton. Cf. Fbbvhe, L., L'afflux des métaux d'Amérique et les prix à Séaille dans Annales, t. I, 1930, p. 68.Google Scholar Voir aussi l'excellente Introduction d'Henri Hauser à l'édition critique de Bodin dont nous parlons plus haut. On y trouvera non seulement des indications bibliographiques précieuses sur le problème des prix en Espagne (Wiebe, Bonn, Laiglesia, Espejo), mais une esquisse singulièrement suggestive de l'allure même et des vicissitudes de la hausse au cours du XVIe siècle
page 277 note 1. Le titre dit : Au temps des Habsbourgs ; le sous-titre parle des XVIe et xviie siècles ; en fait, Mr. Girard ne traite guère que du XVIIe siècle ; tout ce qui concerne le XVIe est très rapide, parfois inexact. J'entends bien : il a trouvé des mémoires abondants concernant le XVIIe siècle ; il n'en a pas trouvé autant concernant le XVIe. Mais a-t-il bien cherché ? Que de lacunes, à première vue I Je parlais de Bodin, plus haut. Et les ambassadeurs vénitiens, aux Relazloni publiées par Alberi, Barozzi-Berchot et Gachard ? Et les Lucquois, mis en lumière par Pellegrini ? Et les voyageurs répertoriés par Fouché-Delbosc ? Et les souverains, aux déplacements étudiés par Gachard et Plot ? Et des textes comme le Passetemps de Lhermlte, la Relacion ou la Jornada de Henri Cock ? — Travail énorme, dirat- on ; deux siècles et quels siècles ? — Alors, limitez-vous.
page 277 note 2. Ces lieux du reste, on ne les voit pas. Essayer de reconstituer le milieu social sévillan, de nous expliquer ce qu'étalent ces villes, Cadix, Séville, qui donnent à la thèse son unité de lieu — c'était cependant utile, et tentant.
page 278 note 1. Ce point est capital. Impossible de rien comprendre aux relations monétaires de la France et de l'Espagne au XVIe siècle, si on ne tient pas compte du fait qu'en 1497, quand furent définis respectivement le ducat d'or et le réal d'argent, le rapport de l'or a l'argent n'était aucunement celui qu'établissaient nos conventions d'avant-guerre (de 1 à 15,5) ; il n'apparaît du reste pas le même suivant qu'on déduit la valeur du maravédis du réal, ou, au contraire, du ducat, mais dans tous les cas, il est constant — qu'en Espagne, et dès l'origine, c'est-à-dire dès 1497, l'argent n'était pas le métal inférieur qu'il est devenu ; en France, il ne l'était pas non plus — mais il valait plus cher ; en d'autres termes, la France de Charles VIII, de Louis XII et de François Ier donnait à l'or plus de valeur par rapport à l'argent que l'Espagne. C'est le fait qui domine tout. M’ Girard met en lumière l'importance du seigneuriage. Il a raison, et ce qu'il en dit est intéressant et utile. Mais tout de même secondaire. — Il est bien entendu, du reste, que la situation Initiale, celle de 1497, s'est rapidement modifiée : que l'afflux d'argent, après la découverte de Potosl, a conduit les Etats à des mesures nouvelles ; que d'ailleurs il faudrait tenir grandement compte de faits comme ceux que signale Raveau dans son article de la Revue historique (t. CLXII, 1929, notamment p. 62) sur La crise des prix en Poitou au Xe siècle lorsqu'il parle de la disparition de l'or en Poitou de 1580 à 1610 environ — et de l'afflux de métal blanc à la même époque dans le pays — ce qui est tout à fait neuf
page 278 note 2. Sans entrer dans des détails superflus, rappelons seulement que le ducat de Ferdinand et d'Isabelle défini en 1497 était au titre de 23 3/4 carats,.au poids de 65 1/5 au marc de 230 gr. poids brut, 3 gr. 52 ; poids de fin, 3 gr. 48). En moyenne, les écus au soleil français peuvent être dits au titre de 23 carats ; au poids de 72 au marc de 244 gr. 75 (poids brut, 3 gr. 38 ; poids de fin, 3 gr. 23). — L'écu de Castille fut émis en 1537 au titre de 22 carats, au poids de 68 au marc de 230 gr. (soit 3 gr. 38 de poids brut, et 3 gr. 101 de fin) et à l'équivalence de 350 maravédis — le réal continuant d'être estimé à 34 maravédis. L'écu de Castille fut suivi en 1540 par l'écu couronne des PayB-Bas, au titre de 22 carats 3 1/2 grains, à la taille de 71,75 au marc de 246 gr. (soit 3 gr. 42 poids brut et 3,17 de fin) et à l'équivalence de 36 patards. — Sur les vicissitudes de La monnaie en Castille (1501-1650), faut-il rappeler l'excellent article d'Earl Hamilton, J. paru en deux fois dans-nos Annales, t. IV, 1932, p. 140 Google Scholar et 242).
page 278 note 3. Au point de vue économique, il est évident qu'il faut distinguer deux périodes. Avant 1537 et l'émission de l'escudo, si l'Espagne ne garde pas son or, c'est à la fois pour des raisons monétaires et pour des raisons économiques. Après 1537, c'est en raison du change commercial qui lui est généralement défavorable — et des guerres ruineuses où se3 rois l'entraînent. En particulier, à cause du gouffre qui ne cesse de se creuser aux Pays- Bas.
page 279 note 1. S'il en avait eu l'idée, Mr Girard aurait trouvé des documents Intéressants à ce sujet dans le livre de Gohis, Les colonies marchandes méridionales à Anvers de liSS à 1567, Louvain, 1925, ln-8°, notamment p. 532 et suiv., longue consultation du P. Francesco de Vitorla sur les changes à Séville. A Anvers, au xvi° siècle, il existait un courrier spécial pour les foires espagnoles qui témoignait sous serment du cours des changes à la foire de Villalon et à Séville (ibid., 384). A voir d'autre part, et à examiner de près, toutes les sources espagnoles citées et utilisées par Mr Sayoos dans ses articles si neufs sur les changes de l'Espagne et notamment ses changes sur l'Amérique au XVIe siècle. (Cf. Annales, 1.1, 1929, p. 271-273).
page 280 note 1. Ports d'autrefois, ports d'aujourd'hui dans Annales, t. I, 1929, p. 98-99. — Cf. également, Un livre de chevet, une oeuvre, ibid., t. IV, 1933, p. 161.