Les recherches des dernières années ont mis en pleine lumière l'importance primordiale du commerce d'exportation dans l'histoire économique du moyen âge. Il apparaît comme un phénomène nouveau, incompatible avec l'économie purement agricole qui s'était imposée à l'Europe occidentale depuis que l'invasion islamique du VIIe siècle avait interrompu la navigation méditerranéenne et mis fin à la circulation demeurée jusqu'alors très active entre les pays du Levant et ceux du Couchant. Depuis lors, il n'y a plus d'autre richesse que la richesse foncière, d'autre travail que celui de la terre.

Pour donner une idée exacte de l'organisation actuelle des banques suisses, il est nécessaire d'en rappeler brièvement le développement historique. Au XVIIIe et au début du XIXe siècle, les opérations de crédit et de paiements étaient presque exclusivement entre les mains de banquiers privés, souvent occupés, à côté des affaires bancaires, à des entreprises commerciales, industrielles ou de transport. Aujourd'hui, bien que les autres formes d'entreprises, en particulier la société anonyme, se soient considérablement développées, le banquier privé joue encore son rôle en Suisse, à Bâle et à Genève notamment. Grâce à sa probité et à la confiance qu'il inspire, bien plus encore qu'à sa puissance en capital, il est resté un élément important du système bancaire suisse.

De Belgique nous viennent un Inventaire d'archives et un Catalogue de manuscrits.

Mr J. Cuvelier, Archiviste général du Royaume, a, depuis 1929, donné les trois premiers volumes de l'Inventaire des Archives de la ville de Louvain — un dernier restant à paraître. — L'inventaire lui-même est déjà terminé. Il comprend en somme trois parties : Ancien Régime ; — Régimes français et hollandais ; — archives déposées. Les catégories principales présentent naturellement des divisions et des subdivisions. Dans le détail, une numérotation scientifique unique accompagne les éléments successifs du dépôt, avec une désignation ou une analyse plus ou moins détaillée des documents, leur signalement matériel (pièces isolées, recueils, portefeuilles, dossiers ou liasses, cahiers et registres, etc.) — et la mention du classement administratif pour certaines séries d'actes.

J'en demande pardon, une fois encore — et ce ne sera pas la dernière. Mais nous n'avons pas créé les Annales en 1929, Marc Bloch et moi, dans le seul but d'enrichir d'une unité la liste déjà longue des périodiques d'histoire économique. Nous les avons mises sur pied pour combattre, de toutes nos forces, une certaine façon de concevoir et de faire de l'histoire économique.

Une façon, non des hommes. Les hommes font ce qu'ils peuvent. Les uns avec un peu plus de dons naturels, de talents que les autres ; tous avec une égale bonne volonté et la conviction'de faire ce qu'ils peuvent et doivent faire. Cette conviction, comment ne Pauraient-ils pas ? ils l'ont chèrement payée.

Pour fêter le double anniversaire de Mr François Bujak, Professeur à l'Université de Léopol, les trente ans d'activité scientifique et les dix ans de travail pédagogique, ses élèves ont publié des Études d'histoire sociale et économique dédiées au Professeur François Bujak. Le recueil contient dix-sept dissertations qui, malgré l'apparente diversité de leurs thèmes, constituent un ensemble homogène : la personne de leur destinataire leur sert de lien. Les « Études » nous font ainsi connaître la nature des problèmes qui ont appelé l'attention de Mr Bujak et qui sont devenus en conséquence l'objet des recherches de l'école historique qu'il a créée au cours de son professorat. Je dis « école », et le mot est juste : le maître a formé des élèves fort nombreux, qui le suivent dans sa voie et continuent son oeuvre en se vouant aux sciences historiques, sociales et économiques.

Les statistiques agricoles de la France ? Elles sont partout, disséminées, perdues dans le chaos des publications officielles françaises ; celles que publie sous ce nom le ministère de l'Agriculture n'en sont qu'une faible partie. Jamais on ne s'est préoccupé de rassembler en un corps et de mettre à la disposition des travailleurs tous les documents d'ordre statistique utiles. C'est dire que la statistique agricole n'est pas organisée. Ce qui est plus grave, c'est que les statistiques même que publie le ministère de l'Agriculture participent de la même désorganisation ; aussi ne les faut-il consulter qu'avec une prudence extrême et faudrait-il les amender, si la chose était possible : un travailleur isolé peut constater les défauts, les moyens lui manquent de les corriger.