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Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
Maladie bien connue des sciences du monde physique, la sclérose de la nomenclature n'est pas moins dangereuse à celles de l'homme. Nous aussi, nous avons besoin de classifications ; nous aussi, nous sommes perpétuellement obligés de nous défendre contre la rigidité des schémas que nous nous étions d'abord donnés. Les réflexions qui vont suivre n'ont d'autre objet que de mettre en lumière, par un exemple précis, la nécessité de cette refonte périodique des cadres. Si, de parti-pris, elles se borneront à un champ historique relativement limité, ce n'est pas que l'on ignore la possibilité de les étendre, avec des nuances diverses, à bien d'autres phases de l'évolution économique. Que de riches expériences, en particulier, l'histoire des économies coloniales et celle même des Etats-Unis, jusque fort avant dans le XIXe siècle, n'offriraient-elles pas à des recherches inspirées d'un esprit analogue ! Mais il a semblé qu'ainsi centrée, l'analyse aurait plus de netteté et de force probante.
page 7 note 1. Dans un article des Jahrbücher fur Nationalökonomie, t. II : Naturalwirtschaft, Geldwirtschaft und Kreditwirtschaft. La littérature du sujet est immense et il n'y aurait aucun intérêt à en tenter ici le recensement. Je me bornerai à renvoyer à l'ouvrage Dopsch, d'Alfons, Naturalwirtschaft und Geldwirtschaft in der Weltgeschichte, Vienne, 1930 Google Scholar, et à l'excellent compte rendu critique qu'en a donné Mr Van Werveke, dans les Annales d'histoire économique et sociale, t. III, 1931.
page 8 note 1. Cf. H. Jaeckel, Die friesische Wede, dans Zeitschrift fur Numismatik, XI, 1884. L'usage de l'étofife-monnaie a été également répandu chez les Slaves : cf. Helmold, Chronica Slavorum, I, 38, éd. Schmeidler, p. 77 ; Jacob, G., Arabische Berichte von Gesandten an germanische Fürstenhöfe, Berlin, 1927, p. 13 CrossRefGoogle Scholar. Lorsqu'en 1124 l'évêque Otton de Bamberg s'en alla évangéliser les Poméraniens, il fit vendre son blé afin d'acheter des pièces de drap, qui devaient lui servir de monnaie pour racheter les captifs chrétiens : Herbordi Dialogus, dans SS, t. XX, p. 717.
page 8 note 2. Textes nombreux, abondamment cités dans une littérature par malheur très dispersée. Je me contenterai de renvoyer à P.-F. Casaretto, La moneta genovese, dans Atti della Società Ligure di Storia Patria, LV, 1928 (notamment pp. 3 et suiv.), aux références rassemblées par Sayous, A.-E., dans Revue Historique, CLXX., 1932, p. 9, n. 2Google Scholar ; à Schulte, A., Geschichlc des mittelalterlichen Handels, t. I, p. 73 Google Scholar et n. 1, et à Kulischer, J., Allgemeine Wirtschaftsgesehichte, I., p. 317 Google Scholar. Exemples tardifs dans H. du Halgouët. La vicomte de Rohan, 1921, t. I p. 151. Il serait aisé de multiplier les références.
page 8 note 3. P. Le Cacheux, Chartes du prieuré de Longueville, n° LXIX (Publications de la Soc. de l'hist. de la Normandie, 1934). Autre exemple, dans la même région, approximativement à la même date (règne de Henri II Plantagenet) et concernant également l'octroi d'un nouvel essart : Deck, S., Etude sur la forêt d'Eu, 1939, p. 47.Google Scholar
page 10 note 1. Haskins, C.-H., Studies in Norman institutions, 1918, p. 45 Google Scholar, note qu'aux XIe et XIIe siècles les rentes en argent tiennent une grande place parmi les donations des ducs, alors que les rois de France, à la même date, octroient beaucoup plus volontiers des rentes en nature.
page 11 note 1. Statuts d'Adalhard, éd. L. Levillain dans Le Moyen Age, 1900, p. 355.
page 12 note 1. Poole, R.-L., The Exchequer in the twelfth century, 1912, p. 30 Google Scholar et suiv.
page 12 note 2. Die Tradilionen des Hochstifls Passau, éd. Heuwieser (Quellen und Erörterungen zur baycrischen Geschichte, N. F., t. VI), n° 108.
page 13 note 1. Cf. le testament de l'évêque Bertrand (616, 27 mars) dans G. Busson» et A. Ledru, Actus Pontificum Cenamannis in urbe degentium, p. 137 : « in aurum ant in caballos solidos V. »
page 13 note 2. Ed. Menendez Pidal, t. III, v. 3236 b et suiv. Tout le passage est du plus vif intérêt pour l'histoire des paiements.
page 13 note 3. B. Guérard, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Père de Chartres, t. II, p. 274, n° XVII. Milon, par la suite, contesta la donation, moins, semble-t-il, parce qu'il avait reçu un cheval, au lieu de monnaie, qu'en raison du retard qui avait été apporté à la remise du cadeau. Il finit d'ailleurs par retirer sa plainte.
page 14 note 1. Cf. Perrin, CH.-E., Recherchesx sur la seigneurie rurale en Lorraine, 1935, pp. 303–304.Google Scholar
page 15 note 1. R. Charles et S. Menjot d'Elbenne, Cartulaire de Saint-Vincent du Mans, n° 802.
page 15 note 2. Naturalwirtschajt und Geldwirtschaft, p. 138. Les administra leurs prudents estimaient qu'afin de parer aux fluctuations des prix, il convenait de percevoir a la fois, sur chaque terre, des redevances en nature et des redevances en argent, sans sacrifier les unes aux autres : voyez les explications, remarquablement intelligentes, des Gesta abbatum Trudonensium (X, 6 ; éd. de Borman, t. I, pp. 176-177), à propos de l'abbatiat de Rodolphe (1108-1138). Mais, en 1184, ces mêmes fluctuations dans la valeur des denrées faisaient, à Saint-Denis, substituer la rente en argent à la rente en nature : Archives Nationales, LL 1157, p. 57. Sur l'inconvenance qu'il y avait, pour un roi, a être obligé d'acheter des vivres, cf. Lambert de Hersfeld, Annales, éd. Holder-Egger; pp. 100 et 173.
page 16 note 1. R. De Lasteyrie, Cartulaire général de Paris, n° 127 et J. Depoin, Recueil de Chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, I., n° 102. Mention analogue dans Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat, éd. Métais, n° 62.