La partie centrale du Bénin est connue pour être propice à la transmission de la dracunculose, probablement en raisondes conditions particulières du milieu naturel de cette région. Pour vérifier cette hypothèse, une étude visant à corrélerla densité des Cyclopides hôtes intermédiaires de D. medinensis avec les variables chimiques et physico-chimiques du milieu aquatique (température, pH , oxygène dissous, conductivité, potassium, sodium, calcium, magnésium, chlorures, carbonates et silice) a été menée dans 53 points d'eau infectieux. A part quelques réserves concernant la température, les paramètres étudiés ne présentent aucune corrélation évidente avec la densité de Cyclopides, du moins lorsque les facteurs sont considérés isolément. En revanche, grâce à l'intégration de différentes composantes du milieu aquatique permettant d'identifier le minéral en équilibre chimique avec ces eaux, les auteurs ont pu montrer que les eaux de la plupart des sites choisis sont en équilibre avec des argiles voisines des Montmorillonites, regroupées sous le terme général de Smectites. Ces types argileux résultent souvent de processus de pédogénèse, conditionnés par le contexte géologique et le mode de drainage. L'interprétation de certains traits du paysage permettrait de prévoir les points d'eau à haut risque de transmission.