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Géographie et villages désertés

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Marcel Roncayolo
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Exode rural, extension des friches, villages désertés : voilà, semble-t-il, les signes d'une évolution récente, engagée depuis un siècle ou deux dans les campagnes des vieux pays européens. Encore cette évolution n'est-elle ni générale, ni le plus souvent conduite à son terme. Mais dans quelques cas extrêmes, elle traduit concrètement dans le paysage la migration, géographique et professionnelle, des hommes. Déterminations globales, modalités régionales sont, sans conteste, objets de recherche géographique.

En est-il de même pour les sites d'habitat abandonnés avant les grandes transformations que l'on résume par « révolution agricole » et « révolution industrielle » ? Dans un monde apparemment dominé par l'économie agricole, que peuvent signifier ces désertions ? Ne relèventelles pas alors de séries d'accidents, épidémies, guerres, famines, au mieux de variations conjoncturelles, qui ne mettraient pas en cause, à long terme, les aménagements agraires et leurs rapports avec l'habitat ? Géographie des épidémies, géographie des invasions, recherches certainement passionnantes, mais qui, si elles en restaient là, manqueraient le véritable débat.

Type
Enquêtes Ouvertes
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 20 , Issue 2 , April 1965 , pp. 218 - 242
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1965

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References

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page 227 note 3. Sous le climat méditerranéen, le versant est menacé par une intense érosion mécanique. Seuls les dépôts colluviaux du bas des pentes sont assez stables et assez épais pour donner un sol. Pourtant la construction des terrasses, qui convient à des cultivateurs peu outillés, mais peu économes de travail (cf. Livet, ouvr. cité) corrige ces effets et paraît liée à l'habitat perché. Le versant est alors plus attractif que les fonds mal drainés ou trop secs.

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page 228 note 6. P. Deffontaines, Les hommes et leurs travaux…, ouvr. cité.

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page 228 note 8. Brunet, P., Structures agraires…, ouvr. cité, pp. 440–441 Google Scholar.

page 228 note 9. G. Duby, L'économie rurale…, ouvr. cité ; « La révolution agricole du XIe siècle », Revue de Géographie de Lyon, 1954.

page 229 note 1. Risler, E., Géologie agricole, tome II, Paris, 1889 Google Scholar ; B. Risler cite ici (p. 123) un agronome, Delbet ; voir également R. Dion, « Le « bon » et « beau » pays nommé Champagne pouilleuse », Information géographique, 1961.

page 229 note 2. H. Enjalbert, ouvr. cité, p. 509.

page 229 note 3. E. Risler, ouvr. cité, tome I, pp. 217-218.

page 230 note 1. E. Risler, ouvr. cité, tome I, p. 262, apporte pour le XIXe siècle des constatations faites en Lorraine qui ne sont pas sans intérêt rétrospectif. « Il faut beaucoup de travail pour ces terres fortes, mais le petit propriétaire ne compte pas sa maind'oeuvre… Grâce à la qualité supérieure du sol, ce produit est très grand. Dans les années humides, les terres fortes ne donnent pas beaucoup de grain et la petite propriété elle-même cherche à y laisser plus de place aux fourrages et à la production du bétail.

Quant aux fermes plus importantes, qui ont à couvrir des frais de main-d'oeuvre doubles de ceux qu'elles payaient en 1850, elles doivent renoncer à faire des céréales dans ces terres humides et tenaces. La jachère y est souvent indispensable pour que le froment soit semé dans de bonnes conditions. Il faut donner à cette jachère trois labours et employer pour cela des attelages de six, quelquefois de huit boeufs, conduits par deux hommes. »

page 230 note 2. Les cartes dressées par Beresford (ouvr. cité) indiquent deux zones « critiques » où les « Lost villages » sont nombreux : les collines calcaires des « Costwold », dont les pelouses conviennent parfaitement au mouton ; mais aussi, surtout dans les Midlands (Comtés de Warwick, Northampton et Buckingham par exemple) les dépressions à terres lourdes.

page 231 note 1. E. Risleh, ouvr. cité, tome II, pp. 125-126.

page 231 note 2. Chantriot, E., La Champagne, Nancy, 1905 Google Scholar. Voir aussi : Meynier, A., Les paysages agraires, Paris, 2e éd., 1963, pp. 105–106 Google Scholar.

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page 232 note 1. H. Uhlig, « Old hamlets with infield and outfield System in Western and Central Europe », Geografiska Annuler, 1961. Cf. G. Sautter, « A propos de quelques terroirs d'Afrique Occidentale, essai d'analyse comparative », Études rurales, 1962. Article fondamental qui s'efforce, grâce à l'analyse comparative, de dépasser les classements trop formels et définit, avec nuance, les notions d'infield et d'outfield, d'ager et de saltus.

page 232 note 2. W. Muller-Wille, art. cité ; H. Mortensen, « Studies in historical geography of the German agricultural landscape », Communication au Colloque de Vadstena, 1960, publiée en allemand dans Geografiska Annaler, 1961.

page 232 note 3. Pour l'Ardenne, voir E. Risler, ouvr. cité, tome 1, p. 160 et suivantes et G. Hoyois : l'Ardenne et l'Ardennais, 2 tomes, 1949-1953, signalé par Sautter, art. cité ; pour le Massif schisteux rhénan, J . Vogt : Érosion des sols et techniques de culture en climat tempéré de transition (France et Allemagne) », Revue de géomorphologie dynamique, 1953.

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page 233 note 4. E. Risler, ouvr. cité, tome 1, p. 189 et suivantes (Bretagne), p. 160 et suivantes (Ardenne) ; Ph. Duchaufour, « Note sur l'influence de l'incinération de l'humus », Revue Forestière Française, 1954 ; L. Champier, « Questions agraires », Revue de Géographie de Lyon, 1954.

page 234 note 1. J. Vogt, « Érosion des sols et techniques de culture », art. cité ; « Culture sur brûlis et érosion », Sociétés Savantes, Actes du Congrès, 1956.

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page 235 note 1. M. Wolkowitsch, Forêt de Châteauroux et Forêt de la Leuf, essai de biogéographie, Poitiers, 1958. L'auteur accorde peu de place à « l'influence des facteurs humains » et voit dans la nature des formations superficielles, les conditions de drainage, la prise plus ou moins aisée qu'elles offrent à la podzolisation, l'origine du contraste entre forêt bien venue et forêt dégradée. « La partie de la forêt la plus soumise aux déprédations des troupeaux, voici un peu plus d'un siècle, apparaît encore comme la mieux conservée. Or c'est aussi celle qui par sa proximité de la vallée de l'Indre et de ses forges, était la plus sollicitée pour alimenter l'industrie », p. 000.

page 235 note 2. E. Le Roy Ladukie, « Histoire et climat », Annales, 1959 : Aspects historiques de la nouvelle climatologie.

page 236 note 1. H. Enjalbert, ouvr. cité, p. 312 et suivantes.

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page 236 note 3. Signalé dans Ph. Duchaufour, Recherches écologiques…, ouvr. cité.

page 236 note 4. M. Th. Sclafert, ouvr. cité.

page 236 note 5. Lenoble, « La légende du déboisement des Alpes », Revue de Géographie alpine, 1923.

page 237 note 1. Blanchard, R., Les Alpes Occidentales. Les grandes Alpes françaises du Sud. Tome 1, p. 94 Google Scholar. R. Blanchard accorde un certain effet aux essarts trop souvent répétés « Au contraire, inversement, sous la poussée irrésistible d'une forte augmentation de la population, les essarts devaient non seulement se multiplier, mais se reproduire trop fréquemment, aux mêmes emplacements sans laisser à la végétation le temps de panser ses plaies, livrant ainsi les versants au fléau de la torrentialité ». Les Alpes Occidentales. Les Préalpes françaises du sud, tome 1, 1945, p. 158.

page 237 note 2. G. Duby, ouvr. cité, tome 2, pp. 567-568 ; commentaire sur A. Timm : Die Waldnützung im Nordwestdeutschland im Spiegel der Weistûmer Einleitende untersuchungen ùber die Umgestallung des Stadt-Land VerhâUrisses im Spâtmittelalter, Cologne, 1960.

page 238 note 1. Dr Merle, ouvr. cité, p. 99 et suivantes ; G. Sicard, Les techniques rurales en pays toulousain aux XIVe et XVe siècles d'après les contrats de métayage, Annales du Midi, 1959.

page 238 note 2. Dr Meble, ouvr. cité, p. 000. Dans l'ouest et le centre de la France, la diffusion du métayage a été facilitée par la pauvreté du paysan, mais une pauvreté que ce contrat a, en fin de compte, contribué à entretenir sinon à aggraver (cf. Dr Merle, Debruau, ouvr. cités).

page 239 note 1. Brunet, P., Structures agraires…, ouvr. cité, pp. 417–418.Google Scholar

page 240 note 1. Le Roy Ladurie, E. et Barry, J.-P., « Histoire agricole et phytogéographie », Annales, 1962, p. 434 CrossRefGoogle Scholar et ss.

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page 242 note 1. M. Derruau, ouvr. cité. Les premiers chapitres de ce livre donnent le meilleur exemple de méthode sur ce point.