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Le Cinéma est « entré dans l'histoire » depuis plus d'un demi-siècle : la « belle époque » le pratiquait déjà avec ravissement et les cinéastes nous ont eux-mêmes restitué la joie des pionniers et fait l'éloge des grands ancêtres (Le Silence est d'or). Toute cette magie dont s'entoure le cinéma explique sans doute la lenteur avec laquelle la réflexion des sociologues et des historiens s'est emparée de cet art « qui est plus qu'un art », de ce langage universel, aujourd'hui pratiqué sur toute la planète. Et puis, cinquante ans c'est peut-être un temps bien court pour la réflexion collective et la recherche efficace.
Cependant, depuis la Seconde guerre mondiale, les histoires du cinéma se multiplient et les études approfondies qui, à partir d'analyses sur le langage filmique, la fréquentation des salles, l'industrie, le commerce cinématographiques soulignent avec force la place prise par le cinéma dans notre civilisation.
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- Notes Critiques
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- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1958
References
page 140 note 1. Les problèmes du cinéma sont à l'ordre du jour : la vie intellectuelle a sesrythmes, ses climats, aimait à dire Lucien Febvre. En septembre 1957, au Congrès de Sociologie de Beyrouth, un long rapport sur le cinéma a été présenté par Mgr Maroun, délégué du Saint-Siège.
page 141 note 1. Georges Sadoul, Histoire générale du Cinéma, Paris, Denoël, 4 t. parus : I. L'Invention du Cinéma (1832-1897) ; II. Les Pionniers du Cinéma (1897-1909) ; III. Le Cinéma devient un art (1909-1920), en deux vol. ; IV. Le Cinéma pendant la guerre (1939-1945). — Citons une autre somme, de moindre envergure : Ford, Charles et Jeanne, René, Histoire encyclopédique du Cinéma, 3 vol. parus, un 4e à paraître, Paris, R. LaffontGoogle Scholar.
page 141 note 2. Sadoul, Georges, Histoire de l'Art du Cinéma, des Origines à nos jours, Paris, Flammarion, 4e éd. revue et augmentée, 1956, 102 hors texteGoogle Scholar.
page 141 note 3. Il en écrit, p. 343 : « Le cinéma français…. trouva le moyen de maintenir, sans déchéance morale, sa valeur artistique ».
page 142 note 1. Ford, Charles, Histoire populaire du Cinéma, Paris, Marne, 1935 Google Scholar. Le titre est énigmatique : pourquoi populaire ? L'ouvrage est destiné au grand public, nous dit Marne. C'est une nouvelle acception de « populaire », encore une.
page 142 note 2. P. 15 : « A ceux qui exigent un examen en profondeur des causes suprêmes de la naissance du cinéma, on peut soumettre une théorie plus simple, plus complète, la théorie psychologique. Le cinéma est né parce qu'il devait naître, parce que le XXe siècle avait besoin d'un art, d'un spectacle, d'une technique de reproduction et de fixation… »
page 142 note 3. Pierre Leprohon, Cinquante ans de Cinéma français, Paris, 1954. Editions du Cerf, Coll. « 7e Art ».
page 142 note 4. Exemple : chapitre VIII, « Les artisans d'une reconquête » ; René Clair, 2 pages de notice, puis fiches de présentation : Sous les Toits de Paris, Le Million, A nous la liberté, Quatorze juillet, Le dernier milliardaire. Ensuite J. Feyder, J. Renoir, etc.
page 142 note 5. H. Agkl, professeur à l'I.D.H.E.C., Le Cinéma, Tournai et Paris, 1954. — La conclusion, « Les Chrétiens et le Cinéma », contient cette formule qui laisse rêveur : « Le cinéma n'a pas encore pu acquérir sa place dans la société humaine ». Il est vrai que l'auteur élimine « la foule » avide « de produits toxiques ou énervants appelés films », le « bloc des engagés » pour qui le film est une tribune et les esthètes « qui célèbrent une liturgie “ ésotérique ” en l'honneur du septième art »…
page 143 note 1. Morin, Edgar, Le Cinéma ou l'Homme imaginaire, Essai d'anthropologie sociologique, Paris, 1956 Google Scholar, Collection « l'Homme et la Machine », dirigée aux Editions de Minuit par Georges Friedmann.
page 143 note 2. A propos des inventeurs « possédés d'imagination », E. Morin ne craint pas de généraliser avec une audace qui, chemin faisant, peut inquiéter les historiens : « peutêtre est-ce son retard sur le plan de la concentration et de la rationalisation industrielle qui fit de la France un pays d'aventure ? »
page 144 note 1. Nous n'allons pas suivre évidemment E. Morin dans le détail de sa démarche : économisant à nos lecteurs quelques redites, peut-être inévitables, nous voulons souligner l'essentiel ; en évitant aussi ce langage de philosophe, parfois barbare (la réification, la narrativité…), jusqu'à donner la nostalgie de périphrases plus supportables. Le livre fourmille d'ailleurs, à côté de ce jargon, d'expressions très heureuses ; un seul exemple, p. 180 : « Le cinéma a synthétisé les structures du théâtre et du roman. »
page 145 note 1. Pour qui trouverait ces termes trop « philosophiques », indiquons quelques exemples (p. 110) de la plume de l'auteur. « Les gamins de Paris jouent aux peauxrouges…. et les doux fonctionnaires au gangster…. je vois des pimbêches amoureuses du chemineau qu'elle flanqueraient à la porte, des industriels et généraux pleins de tendre amitié pour le vagabond… »
page 145 note 2. Mendras, H., Etudes de Sociologie rurale, Cahiers de la Fondation nationale des Sciences politiques, Paris, Armand Colin, 1954 Google Scholar.
page 145 note 3. Signalons encore que, au détour d'une phrase, E. Morin indique souvent des comparaisons, des idées a suivre : cinéma et théâtre, p. 129 ; le rôle de la musique, oeil et ouïe, p. 215 ; cinéma et roman, p. 108.
page 146 note 1. Il est arbitraire, c'est évident, de couper de la sorte : mais la production, c'està- dire l'industrie créatrice du film, pose d'autres problèmes, techniques et économiques : coûts et prix de revient, aide à la qualité, exportations et co-productions, courts et longs métrages, etc. Dans l'orientation indiquée ici, nous n'avons pas l'intention d'épuiser les aspects divers d'une histoire totale du cinéma qui reste à penser et à écrire.
page 146 note 2. E. Morin s'est posé naguère la question du public cinématographique : cf. Revue internationale de Filmologie, janvier 1953. Son esquisse est beaucoup plus large que la nôtre ; ses conclusions, tout aussi provisoires.
page 146 note 3. La question a été évoquée, sans plus, au cours du colloque dont G. Friedmann a publié les résultats : Villes et campagnes, Armand Colin, 1054, p. 205-267 et passim.
page 148 note 1. Cette carte des communes sans équipement ne distingue pas population agglomérée au bourg et population dispersée : il est évident que, pour les pays de bocage, la nuance à son importance. Cependant le seuil de 4 000 habitants a été choisi pour en limiter au maximum l'inconvénient. Autre trait qu'une construction plus élaborée pourrait faire disparaître : l'insuffisant équipement des banlieues. Il apparaît sur cette carte ; c'est même le premier caractère qui s'en dégage. Que ce soit autour de grandes villes comme Saint-Etienne, Bordeaux ou Lille, ou bien à proximité d'une petite agglomération, — ainsi Yzeure, aux portes de Moulins, n'a pas de cinéma, — il est bien clair que toutes ces villes suburbaines n'ignorent pas le cinéma : leurs habitants se déplacent le dimanche ou le samedi, utilisent des transports en commun, attentifs ou non à ces allées et venues. Pour rendre compte exactement de cette participation des banlieusards, il ne suffisait pourtant pas d'additionner la population des villes satellites à celle de la popidation principale, car le risque d'erreur, lié à l'équipement en transports, était trop grand ; une enquête était nécessaire pour établir l'importance de ces relations suburbaines… Il a paru plus simple, pour cette première approximation, évidemment perfectible, de s'en tenir aux données brutes.
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