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Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
En URSS, l'attachement à l'islam s'exprime moins par le respect des pratiques religieuses que par une vie et une organisation sociales non conformes. Il est sûr, en effet, que les critères étroitement religieux ne seraient guère opératoires, vu les obstacles que rencontre la pratique : par exemple, la réduction du nombre de mosquées (25 000 en 1917, quelque 200 aujourd'hui), le pèlerinage à La Mecque est évidemment impossible, sauf à titre exceptionnel pour un muphti ; le strict respect du Ramadan est peu compatible avec l'organisation du travail, les rituels de la prière sont difficiles à observer dans les grandes villes, etc. Qu'à cela ne tienne, les autorités musulmanes (quatre muphtiats) s'efforcent de trouver des accommodements : une prière par jour « suffit » si on ne peut en pratiquer plus et convient le pèlerinage aux lieux saints locaux, tels la tombe de Iassawi ou Chah i Zende. Quant au jeûne, il suffit de l'observer un jour au moins et si ce n'est pas possible, il faut alors accomplir ce jour-là un effort particulier dans la vie spirituelle ou la vie du travail.