Le dernier ouvrage posthume de Maurice Lombard, Les textiles dans le monde musulman du VIIe au XIIe siècle, a été rédigé, comme les précédents, à partir de notes laissées par l'auteur et constitue, à ce titre, le tome III de la série « Études d'économie médiévale » publiée chez Mouton. Il vient utilement combler, comme celui sur les métaux, une lacune importante de l'historiographie de l'Islam. Les textiles constituaient, au même titre que la terre, une des sources principales de richesse au Moyen Age. Pourtant, jusque-là, seuls les textiles de l'Occident médiéval avaient été étudiés. C'est dire l'importance de l'ouvrage de M. Lombard et son opportunité. En introduction, l'auteur met en rapport développement des techniques et essor urbain dans le monde musulman, d'autant que les conquêtes musulmanes ont abouti à la « constitution d'un grand domaine unifié », brochant sur trois domaines techniques — Empire sassanide, Syrie et Egypte byzantines, pays barbares de la Méditerranée occidentale.