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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Dès le XIIIe siècle, par les portes largement ouvertes de la ville, affluent à Sienne les premières vagues de miséreux des campagnes. Leur lopin de terre perdu, ils viennent en ville chercher de nouveaux maîtres et de nouveaux moyens d'existence. Sienne, qui développe son activité industrielle, a besoin de ces bras sans emploi, de ces gens sans aucune spécialisation, venus travailler en ville à n'importe quelles conditions. Même ceux qui restaient attachés à leur terre, dans le « Comté », percevaient la pulsation plus forte de la ville : les agents recruteurs des compagnies drapières venaient chez eux embaucher la main-d'œuvre, et ils la trouvaient parmi les paysans, et surtout les paysannes, lesquelles assuraient le travail du filage. Le capitalisme naissait, et l'Italie en fut le pionnier. Karl Marx l'a bien dit, en une formule laconique et expressive : « En Italie, où le système de production capitaliste s'est développé avant le reste, le servage s'est détérioré en premier lieu. Le serf s'y est émancipé avant d'avoir eu le temps de s'assurer un quelconque droit de prescription sur le sol, et pour cette raison sa libération le transformait immédiatement en prolétaire non protégé par la loi, qui, par surcroît, trouvait immédiatement de nouveaux maîtres dans les villes. » Formule nullement abstraite. Marx la déduit d'une étude approfondie de l'histoire italienne. Un manuscrit inédit, conservé à Moscou et qu'il m'a été donné d'étudier il y a quelques années, témoigne de son travail en la matière.
page 95 note 1. Marx, K., Le Capital, t. I, Moscou 1949, p. 721.Google Scholar
page 95 note 2. K. Marx, Exzerpte. Archives de l'Institut de Marxisme-Léninisme, fonds I, Op. 1, n° 4081.
page 95 note 3. Luzzatto, G., Storia economica d'Italia, Roma, 1949, pp. 254–255.Google Scholar
page 96 note 1. Arte délia Lana (V. Statuto delVarte délia Lana. Statuti senesi scritti in volgare nei secoli XIII e XIV. Collezione di opère inédite o rare dei primi tre secoli délia lingua, 1.1, Bologna, 1863, cap. I, p. 141. Plus loin, je cite le « Statuto di Siena » ou « Comune dell'Arte (ibid., cap. VIII, p. 147) ; Université e Arte (ibid., cap. III, p. 145) ; Arte de' Lanaiuoli (ibid., cap. XXV, p. 157) ; Université dell’ Arte délia Lana (ibid., cap. I, p. 141) ; Arte délia Lana di Siena (N. Donato, Cronica sanese Rerum Italicarum Scriptores, t. XV, p. 218).
page 96 note 2. Statuto di Siena, cap. II, pp. 201, 203 ; cap. III, IV, pp. 201-204 ; cap. VI, pp. 198-199 ; cap. VII, pp. 205-206 ; cap. VIII, p. 207 ; cap. IX, p. 208 ; cap. LXXXIII, p. 190 ; cap. XV-XVI, pp. 212-213 ; cap. XVIII-XX, pp. 233-234 ; cap. XXII, p. 215. Le statut de la Lana se réfère à l'année 1298. Des compléments et des amendements lui ont été apportés jusqu'en 1309. Il ne s'est pas conservé de statuts plus proches de nous dans le temps.
page 96 note 3. Ibid., cap. I, p. 194.
page 96 note 4. Statuto dell'Arte délia Lana di Radicondoli, in Statuti senesi, t. II, cap. LXI, p. 193 ; S. 16, p. 221. Radicondoli, à 18 km de Sienne, était un centre de moyenne importance, étroitement lié à Sienne. Les dépôts de drap des lainiers de Radicondoli se trouvaient à Sienne même. (Plus loin je cite le Statuto di Radicondoli.)
page 96 note 5. Statuto di Radicondoli, p. 210.
page 96 note 6. Statuto di Siena, cap. I-VIII, pp. 245-248 ; cap. XXIII, p. 215 ; cap. XLIII, p. 242 ; cap. XLVIII, p. 286 ; cap. LI, p. 287. Sur les Compagnies, cf. la littérature indiquée par Sapori, A., Le Marchand italien au Moyen Age, Paris, 1952, pp. 15–21 Google Scholar. Parmi les ouvrages italiens récents, cf. Melis, F., Aspetti délia vita economica médiévale (Studi nell’ Archivo Datini in Prato), I, Siena, 1962, pp. 281–338, 455-634Google Scholar. Parmi les travaux publiés en U.R.S.S., cf. Rutenburg, V. I., Essai sur l'Histoire du capitalisme naissant en Italie. Les Compagnies Florentines au XIVe s., Moscou-Leningrad, 1951, pp. 14–48, 99-147Google Scholar. Du même auteur : Les mouvements populaires en Italie, du XIVe siècle au début du XVe , Moscou-Leningrad, 1958, pp. 13-40.
page 97 note 1. Statuto di Siena, cap. VI, p. 264.
page 97 note 2. « Ciascheduno délia detta Universita, ciascheduno sottoposto » (ibid., cap. XXV, p 157).
page 97 note 3. Itrid., cap. X, p. 266 ; cap. XI, p. 267.
page 97 note 4. Ibid., cap. LVIII, p. 174 ; cap. I, p. 249 ; cap. VIII, p. 252.
page 97 note 5. Ibid., cap. XXX, p. 159 ; cap. LVIII, p. 134. A Florence, par contre, le terme « sottoposto » devint synonyme de salarié (sottoposto, salariato).
page 97 note 6. Ibid., cap. LVIII, p. 291.
page 97 note 7. Ibid., cap. XI, p. 234 ; cap. II, p. 239.
page 97 note 8. Statuto di Radicondoli, cap. LXIV, p. 196.
page 98 note 1. Statuto di Siena, cap. XVII, p. 272.
page 98 note 2. Ibid., cap. X, p. 234.
page 98 note 3. Ibid.
page 98 note 4. Ibid., cap. XVIII, p. 298 ; cap. XCVII, p. 882.
page 98 note 5. Ibid., cap. XXII, p. 156.
page 98 note 6. Ibid., cap. XXXIX, p. 163 ; cap. LVII, p. 173.
page 99 note 1. Ibid., cap. LXX, pp. 182-183 ; cap. I, p. 260 ; cap. LXVII, p. 297 ; cap. LXX, p. 298.
page 99 note 2. Pour ce terme, cf. : Rutenburg, V. I., Les mouvements populaires dans Us ville d'Italie, pp. 136–139.Google Scholar
page 99 note 3. Donato, Neri, Cronica sanese, Rerum Italicarum Scriptores, t. XV, pp. 224–225 Google Scholar ; « Si domandavan quelli délia Compagnia del Bruco, perche taie era l'insegna di quella oontrada » (O. Malavolti, Historia de'fatti e guerra de' Sanesi, cosi esterne corne civili, seguite dall' origine délia lor Cittàfino alV anno MDLV, Venezia, 1599, f. 188).
page 99 note 4. Statuto di Siena, cap. LXXVIII, p. 375.
page 99 note 5. Ibid., cap. XXX, p. 159 ; cap. I, p. 260.
page 99 note 6. Statuto di Radicondoli, cap. VII, p. 168.
page 100 note 1. Statuto di Siena, cap. XX, p. 332 ; cap. XXI, pp. 332-333 ; Statuto di Radicondoli, cap. XXII, p. 175.
page 100 note 2. Statuto di Radicondoli, cap. XXII, p . 175.
page 100 note 3. Statuto di Siena, cap. II, p. 261 ; cap. III, pp. 261-262 ; cap. X, p. 266 ; cap. XI, p. 267 ; cap. XVI, p. 272. Statuto di Radicondoli, paragr. 13, p . 205.
page 100 note 4. Statuto di Radicondoli, cap. X I , p . 182.
page 100 note 5. Statuto di Siena, pp. 311-313.
page 100 note 6. Ibid., cap. LXVII, p . 180.
page 100 note 7. Archivio Di Stato Di Fibenze, Manoscritti, 838, n° 119.
page 100 note 8. Statuto di Siena, cap. XX, p. 274 ; cap. XXI, p. 274 ; cap. LXX, p. 298 ; Statuto di Radicondoli, cap. XX, p. 174.
page 100 note 9. Statuto di Siena, cap. XI, p. 149 ; cap. XXXIV, p. 279.
page 101 note 1. Statuto di Radicondoli, cap. LXVII, p. 197.
page 101 note 2. Statuto di Siena, cap. I, p. 239 ; cap. V. pp. 240-241.
page 101 note 3. Statuto di Radicondoli, paragr. 15, p . 206.
page 101 note 4. Ibid., cap. XXXIX, p. 282.
page 101 note 5. Ibid., cap. XLVIII, p. 360.
page 101 note 6. Statuto di Siena, cap. XV, p. 256 ; Statuto di Radicondoli. cap. XXXIX. p. 282.
page 101 note 7. N. Donato, Op. cit., p. 147.
page 101 note 8. Ibid.
page 102 note 1. Ibid., pp. 147-148.
page 102 note 2. Ibid., p. 148.
page 102 note 3. Ibid., p. 149.
page 102 note 4. Sismondi, S., Histoire des républiques italiennes du Moyen Age, Paris, 1809, t. VII, p. 247.Google Scholar
page 103 note 1. L. Banchi, « I porti délia maremma senese durante la republica », Archivio storico italiano, ser. 3, t. XI, part. 1, fase. 1, Firenze, 1870, p. 79.
page 103 note 2. N. Donato, Op. cit., p. 196.
page 103 note 3. L. Banchi, Op. cit., p. 92.
page 104 note 1. Rodolico, Niccolo, La democrazia florentina nel suo tramonto (1378-1382), Bologne 1905, pp. 104–111.Google Scholar
page 104 note 2. G. Toniolo, Storia dell'economia sociale in Toscana nel Medio Evo. L. I, Città del Vaticano, 1948, p . 149.
page 104 note 3. Kovalevskij, M., Croissance économique de l'Europe jusqu'à l'apparition de l'économie capitaliste, t. III, Moscou, 1908, p . 141.Google Scholar
page 104 note 4. N. Donato, Op. cit., p. 224.
page 104 note 5. O. Malavolti, Op. cit., p. 138. Orlando Malavolti, descendant des hommes politiques siennois du temps du Bruco, utilisa, si l'on en juge d'après les matériaux de son « Histoire », des chroniques qui étaient encore accessibles au XVIe siècle et qui apparemment avaient déjà disparu au XVIIIe , époque où Muratori ne put éditer que la seule chronique de Neri Donato. C'est la raison pour laquelle nous pouvons considérer à bien des points de vue l'histoire écrite par Malavolti comme une source.
page 105 note 1. N. Donato, op. cit., p. 224.
page 105 note 2. O. Malavolti, op. cit., f. 139.
page 105 note 3. N. Donato, op. cit., p. 224.
page 106 note 1. O. Malavolti, op. cit., f. 139.
page 106 note 2. N. Donato, op. cit., p. 225.
page 107 note 1. Ibid., p. 226.
page 107 note 2. O. Malavolti, op. cit., f. 139.
page 107 note 3. N. Donato, op. cit., p. 226.
page 108 note 1. O. Malavolti, op. cit., f. 139.
page 108 note 2. N. Donato, op. cit., p. 227.
page 108 note 3. Rodolico, op. cit.
page 109 note 1. D'Ayano, N. B., « Tumulti e scioperi a Siena », Vierteljahrschrift fur Sozial und Wirtschaftsgeschichte, Bd. V, Berlin-Stuttgart-Leipzig, 1907, pp. 458–466.Google Scholar
page 109 note 2. N. Rodolico, op. cit., p. III.
page 109 note 3. Cipolla, Storia délie signorie italiane dal 1313 al 1530, v. IV, part. I, Milano, 1881, p. 195.
page 109 note 4. V. I. Rutenburg, Les mouvements populaires dans les villes d'Italie.