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Recherches et enquêtes démogéographiques : Les migrations françaises vers le Nouveau Monde aux XIXe et XXe siècles

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Abel Chatelain*
Affiliation:
Lycée Jacques-Decour, Paris

Extract

De tous les peuples d'Europe, la France, est un de ceux qui émigrent le moins. Raisons sentimentales sans doute, certainement aussi raisons matérielles. Le Français trouve chez lui des ressources suffisantes pour assurer sa subsistance. S'il est obligé de gagner sa vie hors de son lieu d'origine, son choix se porte sur des régions françaises plus favorisées, ou, le plus souvent encore, sur les grandes agglomérations urbaines et les zones industrielles ; de là, le grand exode des campagnes vers les villes. Ces migrations intérieures importantes n'ont pas encore été étudiées dans leur ensemble ; elles méritent pourtant qu'on s'y arrête et qu'on en fasse un jour la synthèse, après avoir entrepris recherches et enquêtes démogéographiques assez complètes. Dans la présente analyse, nous nous en tiendrons à un sujet moins complexe, mais pour lequel encore beaucoup de problèmes se posent : l'émigration vers l'Amérique.

Type
Essais
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1947

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References

1. Gonnard, Cf., Essai sur l'histoire de l'émigration, Paris, 1927, 368 pGoogle Scholar. in-8,°; — L'Emigration française (Questions diplomatiques et sociales), Paris, 1907, p. 145-154. Dans le premier Essai, p. 271, l'auteur cherche à corriger la réputation faite à la France d'être un pays de très faible émigration. Il se plaint du manque de statistiques officielles précises et, par recoupement, arrive à une moyenne annuelle de 15 000 émigrants pour le début du XXe siècle. Dans la seconde étude, l'auteur complète les statistiques annuelles des émigrants français parues au Journal Officiel du 6 août 1876 pour la période 1865-1874 (moyenne annuelle : plus de 8 000). Il nous donne la statistique annuelle des départs depuis 1876 (minimum : 2 867 en 1876 ; maximum : 31 354 en 1889). — Voir aussi : Chaudèze, (G.), L'émigration, intervention des pouvoirs publics au XIXe s. (Paris, 1898, 385 p.)Google Scholar. — March, (L.), Rapport du directeur de la Statistique Générale de la France sur le nombre des Français à l'étranger et sur les institutions qui leui* viennent en aide (Bull. Stat. Gén. de la France, t. IV, fasc. II, janv. 1915, p. 131200)Google Scholar. — Statistique Générale de la France : Français et institutions françaises à l'étranger en 1930 (Recens. 1931. Enquêtes annexes In-8°, Paris, I935). — Bunle, (H.), L'immigration française aux Etats-Unis (Bull. Stat. Gén. France, T. XIV, fasc. II, janv. 1926, p. 199222)Google Scholar ; — du même : Mouvements migratoires entre la France et l'étranger (Serv. Nat. des Stat., Etudes démogr., n° 4, 122 p., p. 1943). — Willcox, , International Migrations (New York, 1931, 2 vol.)Google Scholar et publications du B. I. T. »

2. Au sujet de la démogéographie, voir Chatelain, Abel, Démographie et démogéographie (R. de Géogr. régionale, Lyon, Etudes Rhod., 1945, p. 201204)Google Scholar,

page 54 note 1. L'émigration basque a «té une des plus étudiées : Barrère, (P.), Emigration basco-béarnaise, Pau, 1886, 18 p.Google Scholar Barrère, (B.), Emigration [basque] à Montevideo et à Buenos-Ayres, Pau, 1842, 51 p.Google Scholar, in-8°. — Cola Y Goïti, (J.), L'émigration vasco-navarraise (trad. de l'espagnol), Pau, 1886, 153 p.Google Scholar Préf. d'A. Planté. — Daireaux, (E.), La colonie française de Buenos-Ayres (Revue des Deux-Mondes, 15 oct. 1884, p. 879-907)Google Scholar. — Etcheverry, (L.), L'émigration des Basques en Amérique, (La Réforme Sdciale, ae série, 1886, p. 490514)Google Scholar ; — du même, L émigration des Basses-Pyrénées pendant 60 ans (Mémoire, XXIe session pour l'avancement des sciences, 1892*, p. 363-364 et 1892**, Pau, p. 1093-1104). — Lefebvre, (Th.), Les modes de vie dans les Pyrénées Atlantiques Orientales (th. Lettres, Paris, 1933, surtout p. 695708)Google Scholar. — Lhande, (P.), L'émigration basque, histoire, économie, psychologie, Paris, 1910, 350 p.Google Scholar; — du même, La France rayonnante, Argentine, Chili, Uruguay, 1930, Paris, 1931, 142 p. — Planté, (A.), De l'émigration des pays basques (XXIe session. Avancement des se, 1892*, p. 359-360)Google Scholar. — Reclus, (E.), Les Basques. Un peuple qui s'en va (Revue des Deux-Mondes, 15 mars 1867, p. 313340)Google Scholar.

page 55 note 1. Etcheverry, , L'émigration des Basses-Pyrénées…, art. cité, p. 1092 Google Scholar.

page 55 note 2. Daireaux, , art. cité, p. 892.Google Scholar

page 55 note 3. Etcheverry, , L'émigration des Basques en Amérique, art. cité, p. 403 Google Scholar.

page 55 note 4. Reclus, , art. cité, p. 334 Google Scholar, et Daireaux, , art. cité, p. 892 Google Scholar.

page 55 note 5. Planté, préface p. v in art. cité de Colas Y Goiti.

page 56 note 1. Il est difficile d'établir une bibliographie de l'émigration alpestre vers le Nouveau Monde ; les études traitant de la question dans son ensemble manquent. Nous avons eu recours aux articles des revues locales et surtout à la Revue de Géographie alpine publiée à l'Institut de Géographie de Grenoble ; ici et là, renseignements «pars mais toujours intéressants. Les recherches et enquêtes démogéographiques concernant cette région sont déjà assez poussées sous la direction du professeur Raoul Blanchard. Mais elles sont loin d'être épuisées.

page 57 note 1. Exertier, (Odette), La population rurale du Val du Bourget au cours des. 200 dernières années (R. Géogr. Alpine, 1944, XXXII, p. 487497, 1 fig.)Google Scholar.

page 57 note 2. Moisson, (P.), Mouvement de la population du département des Hautes-Alpes au XIXe s. (La Géogr., XX, 1909, p. 111116)Google Scholar.

page 57 note 3. Allix, (André), L'Oisans, étude géographique, Paris, 1929, 915 Google Scholar p. in-8°, P. 790 ; — du même, Anciennes migrations dauphinoises (R. Géogr. Alpine, 1932, XX, p. 130-126). L'auteur étudie lies passeports déli-vrés en 1874-75 et 76 pour le département de l'Isère (Archives de l'Isère, série M., dossier : Emigrants) et montre l'importance de l'émigration vers l'Amérique : 79 départs sur i4o emigrants. Un tel examen devrait être entrepris pour d'autres départements.

page 58 note 1. Robert-Muller, (C.), Allix, (A.), Un type d'émigration alpine, les colporteurs de l'Oisans (R. Géogr. alp., XI, 1923, p. 577634)Google Scholar, particulièrement p. 619-631. Voir aussi : Cortés, (L.). Les ‘aventures de deux marchands de fleurs en Amérique (Bull. Soc. dauphin. d'Ethnol., XXVI, 1929, p. 1722)Google Scholar. Ces auteurs insistent sur l'émigration temporaire des fleuristes qui se livrent au fructueux commeroe des graines et des bulbes, ouvrant boutique pour une saison et n'hésitant pas à changer de métier si c'est nécessaire. Quand l'émigration dure plus de trois ans, elle risque de devenir définitive.

page 58 note 2. Gibert, (A.), Le Valgaudemar (R. Géogr. alp., 1923, p. 663782), p. 764Google Scholar, émigration définitive seulement dans la basse vallée. iRetour de certains émigrants après quelques années.

page 58 note 3. Letonnelier, (G.), L'émigration des Savoyards (R. Géogr. Alp., 1930, VIII, p. 541584), p. 668Google Scholar, et Exertier, , art. cité, p. 492497 Google Scholar.

page 58 note 4. Blanchard, (Raoul), Les Alpes Occidentales, Grenoble-Tours, 1938-1943, t. III, p. 603 Google Scholar ; d'après le dossier M 107 des Archives départementales des Hautes-Alpes : « Les traces laissées par ces départs dans les documents des Archives des Hautes-Alpes permettent de dénombrer 97 partants die 1855 à 1873 ; tarie de 1874 à 1895, l'émigration reprend à cette date, s'amplifie à partir de 1899, roule à pleins bords jusqu'à 1909 : 381 départs entre 1895 et 1909, dont 70 en 1901, 89 en 1907. »

page 58 note 5. Tavernier, , Taninges et ses environs (Mémoires et Documents, Soc. d'Hist. et d'Arch., 1888, p. 1164), p. 90Google Scholar.

page 58 note 6. Miquet, (F.), Recherches sur quelques familles d'émigrants savoyards fixés à l'étranger (B. Savoisienne, 1921, p. 100106)Google Scholar, p. 106.

page 59 note 1. Allix, (A.), Anciennes migrations dauphinoises, art. cité, p. 125 Google Scholar.

page 59 note 2. Allix, (A.), Anciennes migrations dauphinoises, art. cité, p. 125 Google Scholar, et Blanchard, , ouv. cite, t. II, p. 477 Google Scholar.

page 59 note 3. Folliasson, (J.), Mouvements de population en Maurienne au XIXe s. (Rec. Trav. Instit. Géogr. Alp., IV, 1916, p. 1187), p. 94Google Scholar, et Blanchard, , oui, cité, t. III, p. 674 Google Scholar.

page 59 note 4. Arnaud, (F.), Les Barcelonnettes au Mexique (extrait des Doc. et notions historiques eur la vallée de Barcelonnette), in-8°, Digne, 1891, 73 p.Google Scholar Levainville, , La vallée de Barcelonnette, notes de Géographie humaine (Annales de, Géogr., 1907, p. 223244)Google Scholar. Début de l'émigration vers i8ai, intensité après 1848. Bénéfices importants dans le commerce de gros et die détail (tissus).

page 59 note 5. Choleau (J.), , L'expansion bretonne au XXe s., Paris, 1932, 234 p., p. 147-170Google Scholar. — Le Bah, (G.), L'émigration rurale et les migrations temporaires dans le Finistère (thèse droit, in-8°, Paris, 1913, 105 p.)Google Scholar. — Vallaux, (C.), La basse Bretagne (thèse lettres, Paris, 1905, 312 p.)Google Scholar.

page 59 note 6. Chatelain, (Abel), Initiative individuelle et migration (Annales d'Hist. Soc., 1945, p. 138140)Google Scholar.

page 60 note 1. Leuiluot, (P.), L'émigration alsacienne sous l'Empire et au début de la Restauration (R. historique, p. 254279 Google Scholar, 1930), p. 254, 271, 279. — Gain, La Lorraine allemande, foyer d'émigration au début du XIXe s. (R. Pays lorrain, mai-juin 1926, t. XVIII, p. 193-205 et 269-266), p. 264 à 266. Ces deux auteurs traitent surtout de l'émigration vers l'Europe centrale ((Bavière et Hongrie) et l'Europe orientale (Crimée), mais ils apportent aussi quelques renseignements sur l'exode vers le Nouveau Monde. Voir aussi Willcox, , ouv. cité, vol. I, p. 106107 Google Scholar.

page 60 note 2. Annuaire du Commerce Didot-Bottin. Etranger ; 1938, p. 1306.

page 60 note 3. Meynier, (H.), A travers le massif Central. Ségalas, Levezou, Châtaigneraie (thèse lettres, Aurillac, 1931, XIX, 490 p.), p. 338Google Scholar. — Boscary, , L'évolution agricole et les conditions des cultivateurs de l'Aveyron au XIXe s. (thèse droit, Montpellier, 1909, in-8, 820 p.), p. 180-181Google Scholar. Dans l'ouvrage de Lemonnier, (Léon), La ruée vers l'or'en Californie, Paris, 1944, 407 p.Google Scholar, in-8°, on. note parmi les chercheurs d'or des émigrants venus d'Auvergne et du Limousin ; mais se sont-ils fixés en Californie ?

page 61 note 1. March, (L.), ouur. ciié, p. 145 Google Scholar.

page 61 note 2. Deffontaines, (P.), Les Hommes et leurs travaux dans le pays de moyenne Garonne (Agenais, Bas-Quercy) [thèse lettres], Lille, 1932, 463 p.Google Scholar in-4°. L'auteur signale ﹛p. I35-I36) la présence d'Agenais au Canada et en Louisiane au XVIIIe s. « Beaucoup de ces émigrants ifirent souche dans les colonies, d'autres revinrent et on leur donna le surnom d'Américains. »

page 61 note 3. Gonnard, , L'émigration française (art. cité, p. 148 Google Scholar, note 1) signale, sans d'ailleurs apporter de précisions, qu'une grande partie des émigrants quittant la France vers 1888-1890 viennent des plateaux de la Garonne.

page 61 note 4. Pour l'émigration vers l'Argentine, des Angevins suivent les Bretons de Trélazé dans leur exode (cf. Chatelain), Initiative individuelle et migration, art. cité — et Archives départementales du Maine-et-Loire, dossier 51 M 16. Pour l'émigration vers le Canada, il s'agit d'agriculteurs diu riche val de Loire, particulièrement de Brain-sur-1'Authion, à l'Est d'Angers.

page 61 note 5. (L.), March, art. cité, p. 145 Google Scholar.

page 61 note 6. (A.), Allix, Anciennes migrations dauphinoises, art. cité, p. 125 Google Scholar, a pu, d'après les demandes de passeports conservées aux Archives de l'Isère, constater le départ de 16 ouvriers gantiers de Grenoble pour l'Amérique entre 1874 et 1876. Beaucoup d'ouvriers spécialisés des autres villes françaises ont dû ainsi être attirés par les conditions offertes en Amérique. Mais, parmi les émigrants urbains, il doit se trouver pas mal d'anciens ruraux qui ont séjourné plus ou moins longtemps dans les villes françaises et c'est une catégorie qui échappe à l'émigration rurale lointaine. Les ports, particulièrement Le Havre et Bordeaux, ont dû fournir des contingents importants vers le Nouveau Monde, comme Je signale Lemonnier (ouv. cité) pour la Californie entre 1848 et 1853. Ce diernier insiste aussi *ur l'importance du contingent parisien (p. 178).

page 62 note 1. Robert-Muller, et Allix, (A.), art. cité, p. 619631 Google Scholar.

page 63 note 1. Particulièrement en 1888-1889 à propos de l'exode vers l'Argentin© (cf. Chatelain, Initiative individuelle…, art. cité) et vers 1902-1906 (cf. Le Bail, ouv. cité, p. 46). Le gouvernement réagit non seulement à cause de la perte de popur lation que peut causer l'émigration dans un pays où la natalité baisse, mais aussi iparce fue le rapatriement de certains émigrés sans ressources risque d'entraîner des dépenses supplémentaires et inutiles.

page 63 note 2. Chatelain, (A.), Initiative individuelle…, art. cité, p. 139140 Google Scholar. Au sujet «tes agences d'émigration cf. Chautèze, (G.), Surveillance des agences d'émigration (Bitol. des Annales écoh., Paris, 1890)Google Scholar ; — du même, L'émigration, intervention des pouvoirs publics au XIXe s., Paris, 1898, 385 p. L'auteur signale (p. 108) 42 agences en France en 1875, 15 en 1896.

page 63 note 3. Gain, , art. cité, p. 264366 Google Scholar. Une grande propagande, partie du territoire prussien, est faite pour recruter des émigrants lorrains destinés à une colonisation entreprise sur la côte des Mosquitos, zone littorale, du Nicaraga. La police intervient à temps pour arrêter l'affaire. On trouvera le détail Je l'affaire du marquis de Rays dans l'ouvrage de Lucas-Dubreton, , L'Bden du Pacifique (Paris, 1939, 165 p.)Google Scholar. Il s'agit d'un noble breton qui veut lancer une « colonie libre de Port-Breton » dans le Pacifique et qui réussit à obtenir des souscriptions et à recruter de nombreux émigrants (600 environ). L'affaire échoue lamentablement et se termine par un procès retentissant.

page 64 note 1. Goïti, Cola Y, ouv. cité, p. 134 Google Scholar.

page 64 note 2. Exertier, , art. cité, p. 492 Google Scholar.

page 64 note 3. La Statistique Générale de la France, dans son enquête sur les Français à l'étranger en 1930 (ouv. cité, p. 188 et suiv.), signale à Rosario (Argentine) le collège des Pères bayonnais fondé en jgoi et tenu par les pères du Sacré-Coeur de Jésus de Bétharram. Mêmes établissements à Tucuman, à Montevideo (Uruguay), où les Pères basques ont fondé une école française en 1867. On signale aussi les établissements des soeurs de N.-D. du Calvaire’ de Gramat (Lot), des Sacramentines de Valence, des Dominicaines d'Albi, die la Congrégation de Saint-Joseph de Tarbes, des sœurs de Saint-Joseph de Ghambéry et de Moûtiers, des sœurs de la Providence de Grenoble, etc…

page 65 note 1. Chatelain, (A.), Initiative indiv. (art. cité), p. 138 Google Scholar.

page 65 note 2. Choleau, , ouv. cité, p. 156159)Google Scholar.

page 65 note 3. Exertier, , art. cité, p. 492 Google Scholar et suiv.

page 66 note 1. Annuaire du Canada (Bureau fédéral de statistique), 1943-1944, p. 114.

page 66 note 2. Bureau des Recensements et des Statistiques. Bapport spécial sur la population née à l'étranger. Cinquième recensement du Canada, juin 1911 (Ottawa, 1915). — Cros, (L.), Le Canada pour tous, comment aller, que faire au Canada ? 1923, 475 p.Google Scholar, in-8°, p. 619 ; 26 000 Français immigrés au Canada d© 1900 à 1919, dont 14 195 entre 1900 et 1910.

page 67 note 1. Gerbié, (F.), Le Canada et l'émigration française, Paris, 1885, 448 p.Google Scholar, p. 400.

page 67 note 2. Les renseignements sur l'origine régionale des Français aux Etats-Unis sont très épars et imprécis, March (art. cité, p. 145) signale des Flamands à Fall River, des Francs-Comtois ; Meynier, (ont), cité, p. 333 Google Scholar), des Aveyronnais à San-Francisco ; Moisson (ort. cité, p. 144) , des Haut-Alpins en Californie et dans les Etats du Far West ; Blanchard (ouv, cité, T. II, p. 603), des Alpins du Champsaur en Californie, dans le Montana, le Wyoming et l'Utah ; Lefebvre, (ouv. cité), p. 706 Google Scholar, des Basques en Californie ; Etcheverry, (L'émigration des Basques,.., art, cité, p. 496)Google Scholar, des Basques en Louisiane, Des renseignements plus abondants se trouvent dans Lemonnier (ouv. cité), à propos de la Californie ; cet auteur relève, au milieu du XIXe s., la présence de Parisiens (p. 169, 178, 300 et 361), de Havrais (p. 133 et 169), de Lyonnais (p. 219.9), de Marseillais (p. 399), de Bordelais (p. 171), d'émigrants de Touraine (p. 181), de Bretagne (p. 147, 181'et 399), de Normands (p. 399), d'Alsaciens (p. 146 et 399), d'Auvergnats (p. 3), de Savoyards (p. 3000), de Vendéens (p. 369), de Gascons (p. 361). Pour la Californie, voir aussi : Lévt (D.), Les Français en Californie, San Francisco, 1885, x, 373 p. Cet auteur signale des Francs-Comtois (p. 196), des Alsaoiens-Lorrains (p. 267 et 363), des Méridionaux (p. 361).

page 67 note 3. Gonnard, D'après, L'émigration Française (art. cité), p. 150 Google Scholar.

page 67 note 4. Beaucoup de renseignements. dans Lemonnier (ouv cité), qui retrace la propagande faite en France (journaux et brochures), la constitution de sociétés par actions et surtout l'activité de Ha « Société des lingots d'or », qui lance une curieuse loterie ipermettant de gagner des lingots d'or de Californie ; le bénéfice devant servir au transport gratuit en Californie de 5 000 émigrants trop pauvres pour faire la traversée de il'Atlantique. La préfecture de police de Paris s'est réservée le droit de désigner les partants elle se débarrasse ainsi des révolutionnaires de février 1848, des insurgés des) journées de juin et de condamnés de droit commun. La société put envoyer 17 navires transportant 3 470 émigrants au lieu de 5 000 prévus. « C'est une véritable saignée qu'on avait fait subir au peuple des faubourgs » (p. 178). L'auteur a travaillé d'après les Archivés nationales (Fia-2 6g3), la Bibliothèque nationale (dossier 9 334), les Archives de la police judiciaire (cartons 436 à 446). — D'après le journal de San Francisco, l'Alta Californien (13 mai 1853) : « Il y a environ 6 ooo Français dans notre ville. Ils exercent toutes sortes de professions… Ils sont venus de tous les points de France… Bien peu de ceux qui viennent die France ont l'intention de s'établir définitivement en Californie — nombreux comme ils le sont ; 3o ooo au moins, sans compter ceux qui arrivent. Un nombre considérable de Français résidant en Californie habitaient l'Amérique espagnole au moment de la découverte des mines d'or… » (P. 399.)

page 68 note 1. Lafond, (G.), L'Argentine au travail (Paris, 320 p., in-8°, 1929), p. 14Google Scholar, note 1.

page 68 note 2. Genin, (A), Les Français au, Mexique (Mexico, 1908-10, in-f°, 307 p.)Google Scholar. Cet auteur signale p. I des Français venus des Alpes, des Pyrénées, du Dauphiné, de Bordeaux, de Lille, de Paris, d'Alsace et de Bourgogne. Consulter aussi Arnaud (ouv. cité) et Levainville (art. cité).

page 68 note 3. Lefebvre, , ouv. cité, p. 705 Google Scholar.

page 69 note 1. Gonnard (L'émigration française, art. cité) n'est pas de cet avis. Il croit qu'il n'y a pas eu d'émigration de la misère et qu'il s'agit d'une émigration de qualité. Après l'actuel bilan, il est bien difficile de généraliser.

page 69 note 2. Bloch, Marc, Réflexion d'un historien sur quelques travaux de toponymie (Annales d'histoire écon. et soc, 1934, p. 260)Google Scholar. En Amérique, le peuplement français des XIXe et XXe s. a laissé des traces dans la toponymie : au Canada (cf. Choleau, , ouv. cité, p. 166 Google Scholar), en Californie (cf. Lemonnier, , ouv. cité, p. 361 Google Scholar). Une enquête plus approfondie permettrait certainement de trouver aussi des traces dans les genres die vie, dans l'habitat, dans le choix des cultures ou des industries, dans la civilisation. Aux chercheurs d'apporter leur contribution à ces enquêtes avant que ne s'atténuent les conséquences d'un mouvement migratoire large et original, alimenté souvent par les montagnes françaises, véritable réservoir d'hommes entreprenants. Pourtant, comme l'écrivait Demangeon, A. (cf. Les migrations internationales depuis le début du XIXe s., Annales d'Hist. écon. et soc, 1930, p. 418419)Google Scholar: « Si l'histoire de l'émigration paraît assez claire en ce qui concerne le peuplement des pays de destination, elle reste entièrement à faire en ce qui concerne les pays de provenance. »

page 70 note 1. Au terme de cette synthèse, il convient de signaler le tableau de l'émigration (vers le Nouveau Monde et les autres pays) dressé par départements pour la période 1867-1891 par Chaubèze (G.), L'émigration (ouv. cité), p. III. En 34 ans la Franco a vu partir 286 873 personnes, sans compter l'Alsaoe-Lorraine, alors administrée par l'Allemagne. Les trois groupes importants , ont donné : groupe basque et ses abords (Basses-Pyrénées, Landes, Gers et Hautes-Pyrénées) : 81 322 (28 p. 100 de l'émigration française), le groupe alpin (Savoie, Haute- Savoie, Isère, Hautes-Alpes et Basses-Allpes) 15 890, le groupe breton (Finistère, Morbihan, Côtes-du-Nord, Ille-êt-Vilaine, Loire-Inférieure), 9 101. Les trois groupes représentent 37 p. 100 de l'émigration totale.