No CrossRef data available.
Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
1. M. T. Riis manie la langue française avec une très grande maîtrise ; l'édition soigneusement revue ne comporte que très peu de fautes et il faut en féliciter les éditeurs. Cependant l'auteur, qui semble très au courant de la littérature historique internationale, a curieusement éprouvé le besoin de franciser les noms des souverains (Canut pour Cnut, Suénon pour Sven, Oluf ou Olavus pour Olaf...) ; il a également cherché un équivalent français pour une institution aussi typiquement Scandinave que le Hird, en reprenant le terme choisi par un de ses prédécesseurs : « ménie ». Tout cela donne à son ouvrage, au moins à certaines pages, une allure étrange : on se croirait parfois dans Artamène et le grand Cyrus, et certes nous n'avons pas affaire ici à un roman ! Ce parti pris d'ailleurs n'est pas rigoureux car un Albrecht de Braunschweig (p. 49), un Ludvig Albersten (p. 298), une reine Berengaria (p. 304) et un combien étrange Amlethus (p. 112, ô Shakespeare !) montrent que l'auteur a eu quelque mal à se plier à la discipline qu'il s'est imposée.
2. T. Riis démonte le mécanisme idéologique qui permet à Saxo Grammaticus de qualifier le roi Niels de parens Patriae afin de ne pas donner ce titre à Cnut le Duc, ce qui aurait pu prêter à penser qu'il aspirait au pouvoir suprême et donc ferait de sa mort, non plus un martyre, mais la punition d'un conspirateur (p. 96). Or il fallait faire de Valdemar Ier un nouveau Christ, donc canoniser son père, et l'on fixa la fête le 25 juin dans les « trois jours du Précurseur » et non à la date de sa mort le 7 janvier (1131).