L'article de Carlo Ginzburg, version peu modifiée d'un texte italien paru dans les Quaderni storici, déc, 1984, pp. 857-882, est le second temps d'une opération commencée par un article d'Arnaldo Momigliano auquel Ginzburg se rattache expressément et qu'il qualifie de « très brillant » (§ 2, début, et n. 3 ; §§ 3 et 10). Sous le titre « Une idylle de vingt ans », j'ai réfuté Momigliano dans une Esquisse de mon dernier recueil, L'oubli de l'homme et l'honneur des dieux, pp. 299-318. Cette réfutation, que Ginzburg omet de signaler, vaut aussi contre plusieurs de ses propres interprétations et insinuations (Gaxotte et le régime de Vichy ; les dernières pages de Mythes et dieux des Germains). Je prie donc le lecteur de commencer par en prendre connaissance pour rétablir l'équilibre entre les parties de ce nouveau procès. Sur le texte de Ginzburg, je me bornerai à quatre remarques. J'en ferai ailleurs un examen plus détaillé.