Aux prises avec la question du rire au Moyen Age, labile comme le sourire du chat du Cheshire, nous avons choisi de le traquer là où on l'attend a priori le moins, dans les récits hagiographiques et en particulier dans deux Vies du 12e siècle, où un même comique s'exerce aux dépens du saint, Bernard de Clairvaux (1090-1153) dans un cas et Hildegarde de Bingen (1098-1179) dans l'autre.
Le maître d'oeuvre de la Vita prima sancti Bernardi est Geoffroy d'Auxerre, qui avait été son secrétaire et qui prit dès 1145, en raison sans doute de la mauvaise santé de l'abbé, l'initiative de faire écrire sa Vie.