L'un des événements les plus marquants survenus dans le domaine des études juives au XXe siècle est le changement profond d'attitude envers la nature de la mystique juive et son rôle dans l'histoire juive. Jusque-là, les plus réceptifs à cette forme mystique du judaïsme étaient essentiellement des érudits et non des historiens au sens classique du mot, tels Meier Landauer, Adolphe Frank, Adolf Jellinek au XIXe siècle et plus récemment Martin Buber. Les historiens, en revanche, étaient soit ouvertement hostiles à la mystique juive comme Henrich Graetz, soit réticents comme Simon Doubnov. Compte tenu de ce passé, ce changement a revêtu un caractère radical et s'est manifesté par une ouverture d'esprit beaucoup plus grande envers le rôle de la mystique juive, comme l'attestent divers travaux d'Yitshaq Baer et de Ben Zion Dinour et jusqu'à un certain point aussi ceux de Salo W. Baron et Yosef Hayim Yerushalmi.