Les liens entre l’enseignement de l’histoire au collège et au lycée et la recherche historique telle qu’elle se mène dans les laboratoires des universités, des écoles et du CNRS semblent souvent ténus. Quand ces liens sont évoqués, ils sont aisément réduits à la question de la mise à jour des programmes scolaires, à l’invocation, souvent non dénuée d’arrière-pensées politiques, de l’unité d’un corps enseignant pourtant traversé par les différences et les inégalités ou, au contraire, à la dénonciation d’un objectif idéaliste, voire démagogique et dénué de sens. Il peut paraître singulier de consacrer à cette question un dossier dans le cadre d’une revue scientifique internationale 1. Ce choix a été l’occasion d’un débat contradictoire au sein du comité de rédaction des Annales, d’autant que ce dossier revêt un caractère particulier, puisqu’il s’appuie sur des expériences de terrain et donne la parole principalement à des acteurs de l’enseignement secondaire ou de la formation des enseignants, plutôt qu’à des chercheurs en sciences sociales spécialisés dans l’étude de ces objets.