L'étude de la maturation et de la ponte de l'huître creuse Crassostrea gigas, s'intègre dans une large problématique visant à comprendre les causes de mortalité qui surviennent épisodiquement dans le bassin de Marennes-Oléron au printemps et en été. Un conditionnement thermique et alimentaire des élevages permet d'obtenir simultanément des huîtres à tous les stades de maturité sexuelle. Le calcul des taux de filtration, consommation, absorption et respiration permet d'estimer le potentiel de croissance, et donne le bilan énergétique des huîtres aux différents stades sexuels. Les réponses physiologiques sont semblables pour des huîtres mâles ou femelles. La filtration de 2,4 à 2,6 1.h−1, passe à 1,8 1.h−1 à un stade de maturation avancée. La prise de poids liée au développement des gonades ne semble pas avoir d'effet sur le taux de filtration. Les huîtres de 2,5 ans présentent un bilan énergétique déficitaire (–15 J.h−1) à un stade de maturation avancée. Ce déficit est confirmé (–90 J.h−1) sur des huîtres de 1,5 ans au même stade de maturation. En revanche, les huîtres immatures, en début de maturation ou en post-ponte, ont un potentiel de croissance compris entre 110 et 170 J.h−1 . Le déficit énergétique observé au stade de maturation avancée relève essentiellement de la fonction d'absorption qui chute de façon importante en période de forte gamétogenèse. L'étude de la respiration permet de définir une allométrie particulière à la croissance gonadique avec un coefficient d'allométrie de 0,574. La faiblesse physiologique des huîtres, observée à un stade de maturation avancée, doit être prise en compte dans la recherche des facteurs responsables des mortalités printanières et estivales affectant les cheptels en élevage dans le bassin de Marennes-Oléron.