Documents publiés à l'occasion de la guerre de 1914–15:

Rapports de MM. Ed. Naville, et V. van Berchen, Dr C. de Marval, A. Eugster, sur leurs visites aux camps de prisonniers en Angleterre, France et Allemagne. 1re série, 2eédition. Genève, Georg et Cie, in-80, 94 p.

Par décision du 14 avril 1915, le baron von Bissing, gouverneur général de Belgique, a prononcé la dissolution du Comité central de la Croix-Rouge de Belgique. Cette dissolution a été signifiée au Comité directeur de Bruxelles, réuni le 16 avril dans ses locaux, 93, rue Royale, à Bruxelles. Toute la fortune et les archives de la Croix-Rouge sont remises entre les mains du délégué du gouverneur, le comte B. Hatzfeld, chargé de les administrer. Cet arrêté est exécutoire par la force publique.

Nous allons relater ici en toute objectivité et avec tous les documents à l'appui un fait sans précédent, croyons-nous, dans les annales de la Croix-Rouge, un fait que le Comité international ne pouvait pas, en vertu du mandat et de l'autorité morale qui lui sont reconnus, laisser passer sans adresser au monde entier une vigoureuse protestation: il s'agit de la dissolution du Comité directeur de la Croix-Rouge belge, par décret du gouverneur général allemand de Belgique, du 14 avril 1915.

Si le premier trimestre de 1915 s'est écoulé sans que le nombre des Etats belligérants se soit accru, en revanche, après une longue et angoissante attente, l'Italie, ayant dénoncé le 4 mai le traité de la Triplice, s'est jetée du côté de la Triple-Entente en déclarant la guerre à l'Autriche, le 23 mai 1915.

Le trimestre qui vient de s'écouler a été marqué par la continuation normale du travail, sans que des circonstances nouvelles puissent fournir matière à de longs développements, dans le domaine spécial de l'activité en faveur des prisonniers de guerre. Les questions générales étaient réglées, les ordonnances nécessaires étaient émises, en complément et en exécution des dispositions des conventions internationales. Nous n'avons pas eu connaissance de règlements nouveaux : il suffisait, au surplus, de bien appliquer ceux qui avaient été faits. Nous donnons cependant ci-dessous l'ordonnance allemande, du 16 février 1915, sur la communication de renseignements par les commandants et chefs de lazarets.

Depuis notre Bulletin d'avril 1915, le Comité international a continué à faire paraître les Documents publiés à l'occasion de la guerre de 1914–1915.

Tout d'abord la 1re série (Rapports de MM. Naville, van Berchem, de Marval et Eugster) a paru en allemand, à la demande de la Croix-Rouge allemande.

Le 11 janvier 1915, le Gouvernement allemand a fait publier, par l'agence Wolff, une réfutation des allégations françaises.

L'empereur d'Autriche a conféré au commissaire impérial et royal et président de la Croix-Rouge autrichienne, Rodolphe comte Traun, la plus haute distinction qu'on puisse donner en temps de guerre: l'étoile de mérite.

M. le comte Traun, président de la Croix-Rouge autrichienne et le Dr Max. Richter, ont fait, en décembre 1914, un voyage d'étude à travers l'Allemagne en vue d'en observer les institutions sanitaires et notamment les œuvres de la Croix-Rouge. Ils visitèrent Berlin, Cologne, Aix, Liège, Namur, Dinant, constatèrent les nombreux villages rasés au niveau du sol, parcoururent enfin Dinant, Saint-Quentin, Lecateau et se rendirent compte ainsi de l'organisation générale de l'assistance volontaire en Allemagne.

Nous sommes heureux de pouvoir, grâce à l'obligeance de Mme la Comtesse d'Assche, donner à nos lecteurs les indications fort intéressantes qui suivent, sur l'activité de cette Agence.

Comme suite à l'annonce funèbre que contenait notre dernier Bulletin, nous sommes aujourd'hui, grâce à la Croix-Rouge cubaine, à même de donner une notice biographique de son regretté président.

Les événements pacifiques sont si peu à l'ordre du jour de notre Europe ensanglantée, qu'il paraît presque hors de saison de parler de l'exposition internationale de San Francisco, qui vient de s'ouvrir après de gigantesques préparatifs de plus de deux ans. Et cependant le chroniqueur de la Croix-Rouge internationale ne peut laisser passer cet événement sans en dire quelques mots.

Ces rapports, qui nous sont malheureusement arrivés trop tard pour notre Bulletin d'avril, doivent trouver place dans le présent numéro, aussi bien que les rapports allemands que nous avons publiés dans notre précédent fascicule.

Un décret de la République française, du 23 septembre 1914, a institué une commission, chargée d'aller procéder sur place à une enquête, relativement aux actes commis en violation du droit des gens, dans les parties du territoire français envahies par les Allemands, puis reconquises par les Français. Elle était composée de MM. Georges Payelle, premier président de la Cour des Comptes, Armand Mollard, ministre plénipotentiaire, Georges Maringer, conseiller d'Etat et Edouard Paillot, conseiller à la Cour de cassation.

Le Conseil de la Société britannique de la Croix-Rouge a eu le chagrin de perdre son distingué président, Lord Rothschild. On se souvient que le défunt avait été appelé à présider la Conférence internationale des Sociétés de la Croix-Rouge, tenue à Londres en 1907, et de ce fait sa figure était bien connue dans le monde international de la Croix-Rouge. C'était un homme de grande expérience; sans en avoir toujours l'air, il saisissait complètement tous les côtés d'un problème, et ses avis étaient invariablement sains et remplis de bon sens. Il faisait en outre un magnifique usage de sa grande fortune.

Ainsi que nous le disions dans notre précédent Bulletin, il nous est impossible de donner mçme les grandes lignes de l'activité infiniment diverse des Sociétés de la Croix-Rouge des différents pays. Nous ne pouvons que jalonner, ici et là. le domaine considérable de l'assistance volontaire, pendant la guerre européenne, par quelques faits glanés de droite et de gauche.

Dans deux opuscules que nous annonçons aux Ouvrages reçus, la Croix-Rouge anglaise a présenté un court tableau, soit de son organisation actuelle, soit de la composition de ses organes directeurs.

A la date du 7 juillet 1914, l'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la Grande-Bretagne près la Confédération suisse, a remis une déclaration annulant les réserves sous lesquelles la Convention internationale du 6 juillet 1906, pour l'amélioration du sort des blessés et malades dans les armées en campagne, avait été signée par les délégués britanniques et ratifiée par le Gouvernement de Grande-Bretagne et d'Irlande.

Ce livre, auquel la reine Alexandra a donné de sa main quelques mots d'approbation, reproduits en fac simile à l'entrée, est un aperçu aussi complet que possible de l'œuvre si variée et si belle, accomplie par la Croix-Rouge pendant la guerre.

En décembre 1914, le Gouvernement anglais a désigné une commission qui prit le nom de Committee on alleged, german outrages et qui avait pour mission de recueillir les preuves des méfaits que l'armée allemande était accusée d'avoir commis dans la présente guerre. Cette commission, présidée par le vicomte Bryce, assisté d'éminents jurisconsultes, a présenté, après une enquête approfondie, conduite selon des procédés strictement scientifiques et juridiques, un rapport en deux parties: la première contenant la relation des faits constatés et les conclusions, la seconde renfermant les documents et les preuves. Les noms des témoins ne sont pas indiqués, car devant leur terreur de parler et leur crainte des suites que leur témoignage pourrait avoir, beaucoup de Belges se refusaient à révéler ce qu'ils savaient: on dut leur promettre de taire les noms.