Bericht des Central-Comités der deutschen Vereine vom Rothen Kreuz, über seine internationale Hülfsthätigkeit während des türkisch-griechischen Krieges, 1897. — Berlin, 1897, in-80, 50 p. et 9 planches de radiographie.

Le Comité international vient d'avoir le chagrin de perdre l'un de ses plus anciens membres, qui était en même temps son doyen d'âge: le Dr Louis Appia est mort, après plusieurs mois de maladie, le 1er mars 1898, dans sa quatre-vingtième année. Aussi les collègues survivants de ce vaillant et persévérant champion de la Croix-Rouge tiennent-ils à payer à sa mémoire un juste tribut de regrets, en rappelant ici les services qu'il a rendus à cette œuvre. Ils le feront succinctement, laissant à ses biographes le soin de retracer sa carrière avec plus de détails que n'en comporte, à cette place, un article nécrologique.

« On sait que l'occupation de la Thessalie par les armées ottomanes a déterminé une expatriation de la plus grande partie de la population chrétienne de cette province dans les anciennes provinces du royaume de Grèce. Cette émigration dure déjà depuis huit mois, et il n'est guère possible d'en prévoir la fin prochaine. Ceux qui sont restés ou sont retournés en Thessalie se trouvent également dans la misère.

C'est à la requête du Comité central de Madrid que nous prenons la liberté de vous adresser ces lignes, afin d'altirer votre attention sur un livre de luxe, que ce Comité se propose de publier, et pour vous engager à seconder son entreprise, en lui adressant, dans la mesure où cela dépend de vous, les documents dont il a besoin pour y donner suite.

La précieuse bienveillance qu'il vous a plu de nous témoigner en maintes circonstances nous donne le courage de recourir, encore aujourd'hui, à vos lumières pour le cas qui suit:

Quelques négotiants en denrées de la place de Constantinople se sont adressés dernièrement à notre Comité central, pour demander l'autorisation d'apposer, sur les articles qu'ils débitent en paquets, l'emblème du Croissant-Rouge, contre l'engagement de prélever une part quelconque sur le produit de leurs ventes, pour être versée au profit du Croissant-Rouge dans notre Caisse, à la Banque impériale ottomane. Les solliciteurs se déclarent, d'ailleurs, prêts à se conformer à toutes les conditions de contrôle que nous jugerions à propos de leur imposer, pour assurer le prélèvement intégral de cette redevance, car, ils pensent, non sans raison, que l'emblème du Croissant-Rouge contribuerait beaucoup, par l'attrait d'une œuvre philanthropique, au développement de leur négoce.

Nous sommes en mesure de rectifier et de compléter, sur quelques points, la liste publiée, dans notre dernier Bulletin (p. 5), des protecteurs princiers de la Croix-Rouge, et nous nous empressons d'iniprimer ces errata, quoiqu'ils ne soient probablement pas les derniers qu'on aura à nous signaler.

Le Comité central des Sociétés allemandes de la Croix-Rouge a publié, sur l'activité déployée par lui pendant la guerre turcogrecque un volumineux rapport suivi de planches; celles-cisont destinées à illustrer les observations faites sur des membres brisés ou déformés par les projectiles. Dans une partie de ce rapport sont plus spécialement consignés les résultats des expériences médicales et chirurgicales faites au cours de la campagne; notre collaborateur spécial en tirera parti pour sa Revue des publications de médecine et de chirurgie militaires. Le reste donne un historique détaillé et suivi des relations entamées et entretenues par la Croix-Rouge allemande avec les belligérants. Il nous permet ainsi de compléter et de confirmer les informations que nous n'avons pu jusqu'ici que glaner à droite et à gauche, au fur et à mesure de leur publication dans les journaux.

Dans une séance du Comité central de la Croix-Rouge autrichienne tenue le 4 novembre 1897, le président comte Falkenhayn a constaté la pleine réussite de la conférence internationale de Vienne. Le comte Hoyos a fait remarquer que c'était au comte Falkenhayn que revenait, avant tout autre, l'honneur d'avoir mené à bien l'organisation laborieuse de cette conférence. Au point de vue matériel, le résultat de la conférence a été également satisfaisant, en ce sens que les dépenses totales n'atteindront guère que le chiffre de 9000 florins au lieu de 15,000 qui avaient été prévus.

Le fait d'avoir signalé, dans le dernier Bulletin international (p. 10), la rareté momentanée des publications espagnoles concernant la Croix-Rouge, nous a valu l'envoi d'une trentaine d'imprimés venant soit de l'«Assemblée» de Madrid, soit des sections de Avila, Barcelone, Benavente, Bilbao, Grenade, Pampelune, Santander, Saragosse, Ségovie et Tudela. Nous allons essayer d'en donner une rapide analyse, mais non sans avoir fait remarquer préalablement qu'ils attestent l'existence réjouissante d'un véritable réveil de la Croix-Rouge espagnole, depuis sa reconstitution en 1893, réveil auquel, comme on le verra, deux guerres coloniales ont fourni son principal aliment.

La Société française de secours aux blessés militaires vient de faire, au mois de février, une grande perte en la personne du Dr Péan, l'éminent chirurgien, qui était membre de son Consęil central et s'intéressait vivement à l'œuvre de la Croix-Rouge. Il lui avait donné naguère, en particulier, une grande marque de sympathie, en mettant à sa disposition, pour le temps de guerre, l'«Hôpital international» dont il était le fondateur. M. le Dr Riant, vice-président de la Société, a retracé, comme directeur des cours et conférences, la part que le Dr Péan avait prise à cet enseignement. Deux fois il avait donné, dans l'intérêt de la Société, des conférences remarquables. L'une en 1891, sur les hémorragies chirurgicales et leur traitement, dans laquelle chacun put se rendre compte du merveilleux procédé qu'il avait découvert pour supprimer presque totalement la perte du sang chez les opérés. Il avait inventé les «pinces hémostatiques», qui peuvent remplacer, pour le chirurgien du champ de bataille, les aides trop souvent absents. La seconde conférence fut donnée en 1893; elle avait pour objet la création due à son initiative: son grand Hôpital international qui réunissait toutes les innovations réclamées par le progrès moderne, dans l'intérêt des malades et des blessés. Il se préparait à accorder une autre faveur au Comité des Dames de la Société, en lui offrant un cours pratique dans son service à cet hôpital. La mort est venue l'empêcher de réaliser ce dessein.

La Société française de secours aux blessés militaires a décidé de faire un envoi de réconfortants et d'objets de distraction aux soldats et marins français soignés en Crète, dans les ambulances de La Canée et de Sitia. Du champagne, du vin de Banyuls, du chocolat, du quinquina, du chlorhydrate de quinine, du tabac et des jeux ont été ainsi expédiés, avec la franchise de port accordée par le ministre de la Marine, et ont été distribués à La Canée et à Sitia.

Le 31meBulletin de la Société française de secours aux militaires blessés nous avait fourni, en 1897, un article sur la «Nouvelle instruction ministérielle concernant les infirmeries de gare ». Le 37meBulletin de cette Société renferme quelques détails complémentaires sur le fonctionnement de ce service.

C'est après avoir vu rentrer tout le personnel [et]le matériel qui avaient pris part à la campagne d'Afrique, que le Sous-comité de Palerme présente son rapport sur l'année 1896. Sa part des contributions et dons versés pour l'assistance des blessés dans cette guerre s'est élevée à 43,109 francs, sans compter une somme de 2405 francs employée à l'acquisition de l'ambulance de montagne no 4, qui s'est distinguée après la journée d'Adoua.

Le prince Demètre Ghika, ancien président de la Croix-Rouge roumaine, dont nous avons annoncé le décès l'an dernier, a maintenant pour successeur M. Georges-Gr. Cantacuzène, qui a fait partie du Comité central depuis son origine. Mais le personnel de ce Comité a été, dans son ensemble, fort modifié au cours des vingt-deux dernières années, ainsi qu'on en pourra juger en comparant sa composition en 1876, avec la liste de ses membres actuels.

La Société saxonne ne publie de rapport sur son activité que tous les deux ans. En passant en revue, dans le compte rendu publié en 1897, la dernière période biennale, le Comité est, forcé de constater que ses ambitions et son désir d'agir ont été entravés par le peu de ressources dont il disposait. Il se propose, pour les augmenter, de recourir à une loterie, s'il peut en obtenir l'autorisation. Comme délégué de l'assistance volontaire dans le royaume de Saxe, le lieutenant-général von Leschau a été nommé, en remplacement du général von Holleben, décédé.

Le 30 novembre dernier, la Société suisse de la Croix-Rouge, l'Association samaritaine et la Société sanitaire militaire ont, conformément à l'accord intervenu entre elles, remis à l'Assemblée fédérale suisse une demande de subvention en faveur d'un secrétariat central, servant de trait d'union entre ces trois sociétés et devant avoir pour résultat de favoriser le développement des œuvres similaires qu'elles poursuivent. A côté des considérations qui les ont poussées à prendre cette décision, elles ont fait valoir, à l'appui de la fondation nouvelle et de son soutien par la Confédération, le fait que cette dernière donne déjà son appui financier au secrétariat ouvrier, à des institutions agricoles, industrielles, scientifiques et artistiques, d'une portée moins générale et d'un intérêt moins universel qu'une œuvre qui a pour but de servir la patrie aux jours de détresse. La somme demandée serait peu de chose, en comparaison des millions consacrés aux armements militaires, et le secrétariat central contribuerait certainement à donner une nouvelle impulsion aux principes de la Convention de Genève et de la Croix-Rouge. Elle permettrait qu'à còté des armements pour la guerre, qui ont pour objet la dévastation et l'anéantissement, se dressent les armements de l'humanité, ayant pour mission de soigner, de guérir et de sauver.

Le premier objet à l'ordre du jour de la séance du Comité directeur de la Croix Rouge suisse, du 6 janvier 1898, était la fusion de la Société sanitaire militaire avec la Société suisse de la Croix-Rouge. Sur un exposé, présenté par le Bureau, des conditions auxquelles cette annexion pourrait s'effectuer, il fut décidé de proposer à l'Assemblée des délégués d'accepter la Société sanitaire militaire au sein de la Croix-Rouge, aux mêmes conditions que l'avait été antérieurement l'Association samaritaine.

Depuis sa reconstitution au mois de mai dernier, le Comité central ottoman a eu l'obligeance de nous communiquer les procès-verbaux de ses séances, qu'il publie régulièrement dans un journal de Constantinople, et nous avons ainsi la satisfaction de pouvoir tenir nos lecteurs au courant de ses travaux.

Dans un travail présenté à la section de médecine militaire du Congrès de Moscou, M. le Dr S. Unterberger, médecin principal de l'hôpital militaire de Zarskoje-Sselo (près Saint-Pétersbourg), a formulé des théories plus ou moins nouvelles à propos de la tuberculose, théories en contradiction complète avec les idées actuellement régnantes sur la nature de cette maladie. M. Unterberger s'applique, en effet, à démontrer que le dogme de la tuberculose une et indivisible, manifestation de la présence du bacille de Koch dans l'organisme, ne repose pas sur des fondements solides; que le tubercule se refuse parfois à héberger le bacille de Koch, aussi bien que ce dernier boude çà et là son domicile légal, au grand embarras du bactériologue. Du reste, et l'auteur le démontre par une statistique très complète, une forte proportion des cas dans lesquels on constate à l'autopsie des foyers tuberculeux n'ont pas présenté, pendant la vie, de tuberculose bacillaire. L'auteur arrive à la conclusion que le tubercule peut être produit par d'autres causes que le bacille de Koch, et peut exister sans lui, où se produire avant une infection bacillaire secondaire. La nature même de la tuberculose serait encore inconnue; la tuberculose bacillaire ne serait plus qu'une forme du tableau complexe de la tuberculose. La portée du bacille de Koch, comme essence même de la tuberculose, étant contestée, l'auteur recherche jusqu'à quel point la tuberculose est contagieuse, jusqu'à quel point aussi elle peut être héréditaire.