Anales de Sanidad militar. Publicacion mensual. Año III, nos 11 et 12. — Buenos-Ayres, in-80.

En annonçant, dans notre dernier Bulletin (p. 43), que la moitié du prix Nobel « de la paix » avait été donnée à M. Henry Dunant, nous avons fait remarquer que cette récompense ne lui avait probablement pas été décernée comme fondateur de la Croix-Rouge, mais seulement comme en ayant eu le premier l'idée, ce que nul ne songe à lui contester; et, si nous revenons aujourd'hui sur cette observation, c'est que, dans une lettre récente, reproduite par les journaux, M. Dunant, écrivant à Mme la baronne de Suttner, s'est lui-même paré de ce titre. Cela pourrait faire croire à des personnes mal informées que le jury de Christiania le lui a appliqué. Or, d'après des renseignements dignes de foi, qui nous sont parvenus, le jury Nobel, agissant prudemment, n'a motivé, croyons-nous, d'aucune manière sa décision.

Nous avons sous les yeux une petite brochure de la série publiée par le Comité central des sociétés allemandes en vue de donner un aperçu général de l'organisation et de l'activité de la Croix-Rouge. Les périodes principales de l'histoire de la Convention de Genève y sont exposées clairement et simplement, ce qui permet au lecteur de se faire une idée assez complète des faits se rattachant à ce célèbre acte international. Ils ne sont pas cependant étudiés à la source même, mais sont simplement relatés d'après les recherches d'auteurs compétents, comme Gurlt, Luder et d'autres. Ne partageant pas le point de vue de ces auteurs sur certaines questions concernant surtout l'époque qui a précédé la Convention de Genève, nous nous permettons d'exposer ici quelques réflexions à ce sujet.

Le projet de la loi destiné à empêcher les abus trop fréquents de la Croix-Rouge, qui avait été présenté au Conseil fédéral allemand et dont nous avons donné la teneur dans notre Bulletin de juillet 1901, vient d'être soumis au Reichstag. Plusieurs députés compétents, appartenant aux milieux commerçants et industriels, ont pris la parole; les principes fondamentaux du projet n'ont rencontré que de l'approbation et les dispositions de ses articles ne se sont point heurtés à une opposition sérieuse. Il y a tout lieu de croire, par conséquent, que l'Allemagne va bientôt être dotée d'une nouvelle loi assurant à cet emblème, constamment vilipendé jusqu'ici, une protection efficace, et nous en félicitons sincèrement les organes de la Croix-Rouge allemande qui y sont les premiers-intéressés.

L'exemple donné l'année dernière par le Comité international, au moyen de l'opuscule publié par lui sur l'histoire des Conférences internationales des Sociétés de la Croix-Rouge, a été suivi par le Comité central allemand, qui vient de faire paraître sous ses auspices une monographie tout à fait analogue, due à la plume de M. le prof. Wiegand.; L'auteur explique, dans sa préface, que son ouvrage, déjà mis en chantier en 1898, s'est trouvé devancé par celui de M. Moynier, mais il espère néanmoins que son exposé, plus court, moins riche d'expériences personnelles, mais s'attachant plus servilement aux protocoles des Conférences, pourra rendre quelques services. Il ne manquera sans doute pas d'y réussir, surtout pour les lecteurs de langue allemande, auxquels nous nous faisons un plaisir de signaler cette publication.

L'organisation de ce service a eu pour quartier général la ville de Tien-tsin, à mi-chemin entre Pékin et la mer. Un sanatorium, pour malades et blessés convalescents, a été établi au Japon.

Dans notre dernier Bulletin, nous avons mis sous les yeux de nos lecteurs un certain nombre de figures destinées à leur donner une idée de l'invention du Dr Hölder en vue de l'accouplement de deux bicyclettes pour le transport des blessés. La Croix-Rouge autrichienne nous communique la description d'un système nouvellement adopté par les colonnes sanitaires autrichiennes et permettant le transport d'un blessé au moyen d'une seule bicyclette. Les planches qui illustrent cet article feront comprendre le fonctionnement général de cette ingénieuse combinaison, une description détaillée et technique ne rentrant guère dans le-cadre de notre Bulletin.

La Société a perdu, au cours de l'exercice 1900, plusieurs de ses collaborateurs fidèles, notamment parmi les membres du Comité central, le baron Fuchs von Bimbach et Domhein, les conseillers von Puscher et Sedlmayr, le Dr Diehl. MM. Krais, Preyer et von Meixner ont été appelés à les remplacer et à combler au sein du Comité central les vides qu'ils avaient laissés.

Monsieur Joseph Pando y Valle, un médecin qui fait partie du Comité central de la Croix-Rouge espagnole, a eu une idée originale: celle de fonder un « corps d'hygiène et de salubrité publiques », dépendant de la Croix-Rouge.

Nous avons plus d'une fois déjà entretenu nos lecteurs de l'expédition organisée par la Société française de secours aux militaires blessés pour porter assistance aux troupes engagées dans la campagne de Chine. Nous avons même publié dans notre Bulletin d'octobre 1902 les passages les plus importants du rapport du Dr Laffont, médecin principal. Cela nous permet de nous borner à signaler simplement la publication d'un important, ouvrage illustré sur l'œuvre accomplie en Chine. Ce volume contient, outre le rapport du Dr Laffont, celui du Dr Lobadens, médecin de 1re classe de la marine, et un rapport d'ensemble de M. de Valence, délégué général de la Société.

A l'assemblée générale du 20 mai 1901 a été présenté le rapport annuel, de l'édition allemande duquel nous extrayons les détails suivants. Il est divisé en plusieurs rubriques.

(Nous croyons bien faire, maintenant que le compte rendu officiel de la conférence de La Haye a paru, de replacer sous les yeux de nos lecteurs le texte intégral de la Convention votée à La Haye intéressant la Croix-Rouge, et de compléter ainsi sur ce point l'article paru dans notre numéro de juillet 1899, T. XXX. p. 167).

Le 30 octobre 1901, la Croix-Rouge néerlandaise présentait à son assemblée générale à La Haye, un compte rendu des trois dernières années de service s'étendant du 1er juillet 1898 au 1er juillet 1901. Cette période fut pour la Société un temps de grande activité, car elle entreprit d'envoyer des secours assez étendus en personnel et matériel aux malades et blessés de la guerre transvaalienne, laquelle éclata le 12 octobre 1899 et dure toujours.

Le Comité central russe se fait un devoir de porter à la connaissance des Comités centraux de la Croix-Rouge que l'ordre du jour de la VIIme Conférence internationale, devant se réunir à Saint-Péterbourg le 16 (29) mai 1902, comprendra les questions suivantes:

I. Comité central des Sociétés allemandes de la Croix-Rouge:

1. L'activité de la Croix-Rouge allemande en temps de paix.

Le rapport de la Société saxonne de la Croix-Rouge, lequel embrasse la période de deux années, constate la difficulté à recruter des adhérents et à élever la proportion du nombre des membres relativement à celui du chiffre de la population (0,6%, tandis qu'en Japon cette proportion atteint 1,25%) Et cependant il est certain que personne ne voudrait voir les soldats de son pays moins bien traités que ceux des autres, lorsqu'ils viendraient à être victimes de la guerre. Ce que l'on ne sait pas encore assez concevoir c'est la nécessité absolue de prévoir les exigences d'une guerre, pour être prêt à y faire face. La meilleure manière de s'acquitter de ce devoir de prévoyance, qui existe pour tout citoyen, est de s'affilier à la Croix-Rouge. En Saxe, la Société forme avec l'Albertverein l'organe central qui tient en sa main, d'accord avec les autorités gouvernementales, tous les fils de l'assistance volontaire.

Dans sa dernière séance, tenue le 16 janvier 1902, la Direction de la Croix-Rouge suisse a été appelée à se prononcer sur la demande qui lui avait été depuis longtemps adressée par la société des Samaritains de Genève, d'être admise, sous certaines conditions, comme section de la Société centrale suisse. Cette requête est accordée; la société genevoise des Samaritains aura, à la place d'une contribution par membre, à payer une somme minimum de 50 francs par an à la caisse centrale de la Société. Elle aura le droit d'avoir deux représentants à l'assemblée des Délégués de la Croix-Rouge.

Commentant les enseignements de la guerre sud-africaine, à laquelle il a pris part en qualité de chirurgien consultant, M. Watson Cheyne, professeur de chirurgie à Kings-College, à Londres, se demande:

10 Si l'expérience acquise pendant la campagne a pu amener à modifier, en ce qui concerne le traitement des blessures de guerre, les principes formulés pour le traitement des blessures analogues observées dans la pratique civile.

Nous avons sous les yeux le long mémoire présenté par la Croix-Rouge de l'Uruguay sur ses travaux depuis l'année 1898 à la fin de 1901.