Le Comité central allemand est de nouveau en deuil. Il vient de perdre, le 25 avril dernier, M. Emil von Burchard, qui avait été un de ses membres fidèles dès 1893 et son trésorier dévoué jusqu'en 1899. Il avait participé avec zèle et intelligence à l'accomplissement de toutes les tâches qui incombent à la Croix-Rouge, et s'était spécialement acquis des droits à la reconnaissance par la réorganisation des finances. Son entrée dans le Comité central a coïncidé, en effet, avec le grand mouvement de décentralisation qui s'est produit à cette époque dans l'œuvre de la Croix-Rouge en Allemagne, la création de sociétés provinciales indépendantes ayant nécessité un remaniement complet des finances de l'organe central. M. Burchard s'adonna à cette tâche et sut la mener à bien. C'est à lui en bonne partie que furent dues l'augmentation du fonds de guerre, la constitution d'un capital spécialement affecté à l'acquisition de baraques transportables et à l'établissement d'un dépôt central, ainsi que d'autres mesures importantes prises dans ce domaine par le Comité central. Son départ est, pour ce dernier, une perte sensible.

M. F. Meyer, conseiller royal à Francfort-sur-l'Oder, chargé par le Comité central allemand de publier une histoire succincte de la Convention de Genève, a été frappé, au cours de ses travaux préparatoires à cet ouvrage, de la nécessité de mettre à exécution le vœu, émis par la Conférence de Carlsruhe, de voir tous les Etats signataires faire leurs efforts pour répandre la connaissance de la Convention. M. Meyer constate en effet que l'ignorance du public à cet égard est encore très grande, et que les efforts faits jusqu'ici pour la faire cesser n'ont pas été couronnés d'un succès bien efficace ni durable. C'est à cette ignorance déplorable que sont dues, estime l'auteur, une grande partie des violations dont ce traité est l'objet. Il reconnaît qu'un remède uniforme serait, impuissant, attendu que chaque pays doit adopter, pour répandre la connaissance de cet acte, le mode qui convient le mieux à son organisation militaire. Le peu de culture des soldats, l'insuffisance d'un enseignement oral, le manque de temps dans les écoles de recrues, sont quelques-unes des causes dont doivent se préoccuper ceux qui cherchent un remède à ce fâcheux état de choses.

Messieurs Martin, médecin de régiment de 1re classe, et Vanhorenbeeck, capitaine commandant du génie, ont publiérécemment un fort remarquable rapport sur la mission qui leur a été confiée récemment par le ministère de la guerre belge.

Si la guerre engagée par les nations civilisées contre la Chine doit se prolonger, il incombera aux gouvernements des différentes armées engagées dans ce pays, de prêter une attention toute spéciale à la question du nombre, de la composition et de l'organisation des ambulances envoyées sur le théàtre des hostilités. Si l'on négligeait ce rouage important du service sanitaire, on pourrait être certain d'en voir résulter des conséquences graves. Ce fait a été mis en évidence récemment et d'une manière tristement concluante dans l'armée anglaise au sud de l'Afrique.

Le projet de loi suivant a été présenté au Conseil fédéral allemand; nous pensons intéresser nos lecteurs en le reproduisant ici:

Article Premier. — La croix rouge sur fond blanc, adoptée comme signe de neutralité par la Convention de Geneve, de même que les mots « croix rouge » ne peuvent, à part leur utilisation pour les besoins du service de santé de l'armée, être employés soit pour des usages commerciaux, soit pour désigner des associations ou des sociétés, ou caractériser leur activité, qu'en vertu d'une autorisation spéciale. Cette autorisation n'est accordée que par les autorités administratives des Etats confédérés, d'après les prescriptions réglementaires à émettre par le Conseil fédéral pour toute l'étendue du territoire allemand.

Présidant l'assemblée générale annuelle de la Société congolaise et africaine, tenue le 27 juin 1901, le prince de Ligne, président d'honneur, a rendu hommage à la mémoire du baron de Renette de Villers-Perwin. A la suite de son décès, un décret du roi-souverain a confié la présidence à M. Alfred Simonis, premier vice-président du Sénat. Le Comité directeur a été en outre cruellement éprouvé par la mort de deux de ses membres, MM. G. Bruchmann et le baron Maere d'Aertrycke, le premier président de son comité de Bruxelles, le second vice-président de celui de Gand.

Nous donnons ici une courte analyse des deux principales publications de la mission médicale allemande dans le Sud de l'Afrique: il s'agit des remarquables rapports de M. le prof. Küttner et de M. le Dr Matthiolius.

Voyant l'heureuse influence que les comités de dames sous la Croix-Rouge ont eue partout à l'étranger, la Société a, dans le courant de l'année, tout préparé pour l'établissement de comités de ce genre en Danemark, en commençant par la capitale, et adopté le programme suivant pour ceux-ci:

10 Répandre la connaissance de la Croix-Rouge et éveiller l'intérêt en faveur de la Société, afin d'augmenter ses moyens de travailler à l'exécution de son œuvre.

Le 4 Mars 1900, avait été fondée une union des colonnes sanitaires en Alsace-Lorraine. Celle-ci n'avait cependant pas obtenu d'être reconnue par la Société régionale de la Croix-Rouge, pour le motif qu'il paraissait inopportun de créer un troisième corps à côté des sections de dames et des sections d'hommes de la Croix-Rouge, et que ces dernières, dont la tâche était au moins aussi grande que celle des colonnes, ne pouvaient pas être affaiblies à leur profit. Cependant, la Société se déclara prête à favoriser les exercices en commun et à instituer une réunion annuelle avec les chefs de colonnes. C'est cette première réunion qui a eu lieu, au début de l'année courante, à Strasbourg.

Les divers comités de quartiers de la Croix-Rouge madrilène ont à cœur depuis quelque temps de faire construire ou d'acheter des maisons, sortes d'infirmeries ou de sanatoriums; c'est ainsi que le comité du quartier dit du « Congrès » a inauguré le 7 juillet son nouveau local.

M. César Ordas Avecilla a donné sa démission de vice-président du Comité central; ses amis ont fait une démarche pour le retenir, mais M. Ordas, se basant sur ses multiples occupations, a maintenu sa démission et a obtenu du commissaire royal un congé illimité.

L'Association allemande des établissements hospitaliers de la Croix-Rouge, dont nous avons à maintes reprises entretenu nos lecteurs, vient de publier le compte rendu de sa dernière assemblée générale, lequel donne une preuve de plus de son importance. La date de sa création (1882) a été le point de départ d'un nouvel essor pour les services féminins de l'assistance volontaire en Allemagne. Elle a servi, à côté de l'instruction sérieuse, tant au point de vue technique qu'au point de vue moral, qu'elle distribue, à créer un certain esprit de corps entre ses membres, et a exercé presque involontairement une salutaire attraction sur les forces qui ne se sont pas encore rattachées à elle.

Après avoir fait étudier par un comité spécial sous quelle forme elle pourrait exercer, en temps de paix, l'activité la plus utile, la Société autrichienne a pris un certain nombre de dispositions (circulaire du 20 septembre 1900) en vue de la réalisation pratique des vœux émis.

Nous signalions en 1898 l'apparition d'un catalogue des publications de la Croix-Rouge espagnole et faisions ressortir l'utilité d'un semblable travail et l'avantage qu'il y aurait à ce que l'exemple ainsi donné fût suivi par les autres Comités centraux. Nous n'avons pas ouï dire que cet appel ait été entendu; mais, à l'instar en quelque sorte du Comité international qui a fait paraître tout dernièrement, en Janvier 1900, une 3me édition de la liste de ses publications, le secrétaire général de la Croix-Rouge espagnole vient de publier une seconde édition de cette «Bibliographie de la Croix-Rouge espagnole.»

L'année dernière, M. le Dr Port signalait, dans un article de la Deutsche Zeitschrift für Chirurgie, la nécessité d'introduire davantage que ci-devant dans la chirurgie de guerre les moyens propres à faire de la chirurgie conservatrice, et proposait à cet effet une méthode de pansement comportant un transport et un maniement faciles, en, même temps qu'il insistait surla nécessité de donner aux brancardiers une éducation plus complète dans le domaine des premiers soins en cas de fractures osseuses. Evidemment les choses se sont passées jusqu'ici trop sommairement à cet égard sur les champs de bataille, et non seulement l'on peut mais l'on doit faire mieux.

La Croix Rouge espagnole a publié, au commencement de cette année, un état de situation qui indique les forces numériques en personnel et les ressources financières des différentes sections de la Croix-Rouge en Espagne. Ce tableau est précédé d'une préface du secrétaire général, M. J.-P. Criado Dominguez, qui donne en quelques lignes un résumé de l'histoire de la Société, au moyen de l'énumération des travaux accomplis par elle depuis sa reconstitution définitive en 1893 jusqu'à l'entrée du XXme siècle.

A l'assemblée générale du 26 mai 1900 étaient présents, parmi les membres du Comité central, quatre membres sur huit choisis par la section de Munich, entre autres le président, comte de Drechsel-Deuffstetten, le vice-président, le trésorier, neuf des seize représentants des huits comités de districts, huit des douze membres élus par cooptation pour compléter le Comité central, enfin quatre membres des divers départements de ce dernier.

Les nouvelles de la Croix-Rouge de la République argentine-sont rares, aussi, est-ce avec plaisir que nous avons vu arriver son rapport pour l'année 1900.

Ce rapport, présenté par M. Golfarini, vice-président du comité, dans la séance du 24 avril dernier, nous annonce la mort de M. Raphaël Igarzabal, second président honoraire et longtemps président effectif de la Société.

Dans notre dernier Bulletin nous avons fait allusion au rapport que Miss Clara Barton, la présidente de la Croix-Rouge américaine, avait présenté le 10 juillet 1900, lors de cette cérémonie officielle dont l'objet était la lecture de l'acte de reconnaissance de la Croix-Rouge, récemment voté par le Congrès. Ce rapport étant parvenu entre nos mains, nous en extrayons les détails complémentaires suivants.

L'association des chirurgiens militaires des Etats-Unis vient d'ouvrir un concours sur cette question: « La meilleure organisation pratique à donner au département médical dans l'armée des Etats-Unis en temps de service actif. » Ce concours est ouvert à tous ceux qui font partie de cette association et ceux qui seraient aptes à s'en faire recevoir.