Les civils ne devraient pas être des victimes de la guerre. Nous l'avons dit déjà.

En fait, il y a nombre de civils prisonniers de guerre. Strictement conçu, le rôle de la Croix-Rouge ne serait pas de s'occuper d'eux, mais de même que notre Agence internationale a toute une section qui déploie un zèle admirable en faveur de cette catégorie si intéressante de victimes, de même il nous sera permis de publier le rapport suivant, qui nous vient de la Croix-Rouge de Hongrie. Ce rapport vient compléter heureusement celui de l'ambassadeur d'Espagne sur les prisonniers militaires.

En attendant l'époque — peut-être, hélas ! assez lointaine, — où la fin des hostilités permettra, de faire une étude complète de l'activité de la Société russe de la Croix-Rouge pendant la terrible période que nous traversons, il nous paraît utile de rassembler, pour les lecteurs du Bulletin international, un certain nombre de données, de faits et de chiffres qui fourniront un aperçu du travail immense que nécessite dans l'empire russe l'œuvre de secours aux militaires blessés ou malades et d'assistance aux victimes de la guerre.

Par lettre du 22 janvier 1915, la Croix-Rouge hellénique nous a informés que S. M. la reine Sophie avait daigné accepter la présidence de la Société.

Sur notre demande, le Comité de Lisbonne a bien voulu nous adresser le résumé suivant, du compte rendu du dernier exercice:

« La Société portugaise de la Croix-Rouge vient de publier son rapport annuel, pour l'exercice 1914.

Nous avons parlé déjà en octobre de l'activité de la Croix-Rouge suisse depuis la mobilisation de l'armée, et ensuite de la militarisation de la Société sous la direction de son médecin en chef, M. le colonel Bohny.

La Croix-Rouge italienne a opéré certains remaniements dans la composition de sa Commission des Prisonniers.

L'évacuation de Varsovie. — Depuis plus de trois mois, les mouvements de retraite et de concentration des armées russes ont réagi d'une manière intense sur l'activité des différentes organisations de la Société russe de la Croix-Rouge. Les institutions de secours qui avaient été etablies derrière les lignes de combat, ont dû se replier vers l'intérieur. Cette évacuation est une tâche des plus difficiles. Organiser le transport bâtif des blessés, des malades, du personnel et d'un immense matériel, dans le temps où les lignes de chemin de fer sont accaparées par les transports de troupes, constitue un problème qui n'a été résolu que grâce à une organisation remarquable et au dévouement de tout le personnel de la Croix-Rouge. Les forces militaires de l'arrière-garde, en soutenant avec ténacité la poussée de l'adversaire, ont permis d'effectuer, sans précipitation excessive, cette énorme évacuation. Toutes les précautions nécessaires ont été observées.

La mobilisation générale de l'armée et de la flotte ayant été décrétée en septembre 1912, la Société se tint prête à toute éventualité. Elle compléta son matériel, constitua des comités locaux pour réunir les dons, installa un atelier de lingerie à Athènes, fit appel à toutes les infirmières et se mit en rapports avec l'intendance sanitaire.

Par télégramme du 24 mars 1915, la Croix-Rouge hellénique nous a fait connaître la constitution à Athènes, d'une section de renseignements pour prisonniers de guerre, destinée à servir d'intermédiaire pour l'échange des colis postaux adressés à des prisonniers, entre l'Autriche et la Serbie, de même qu'à assurer tous services en faveur des prisonniers entre l'Autriche, la Serbie, la Russie et la Turquie.

A l'occasion de l'ouverture de l'Ecole d'infirmiers de la Croix-Rouge à Milan, en octobre 1914, M. le Dr Taidelli a rappelé, dans sa leçon inaugurale, la fondation de la Croix-Rouge et le fonctionnement de cette institution mondiale.

Nous avons annoncé, dans notre Bulletin de juillet 1914, la prochaine publication des nouveaux statute de la Croix-Rouge suisse. En voici le texte.

On remarquera le chapitre III, qui fixe les relations de la Croix-Rouge avec l'armée et fournit ainsi une nouvelle contribution à l'étude documentaire que nous poursuivons dans ce domaine.

Par lettre du 10 décembre 1914, la Société du Croissant-Rouge ottoman nous informe que sa Commission spéciale vient d'être constituée comme suit:

MM. Mehmed Ali Bey, membre du Comité central, Haïday Bey, »

« J'ai l'honneur de vous confirmer ma réponse du 19 mars dernier, à votre circulaire no 163, relative à l'égalité de traitement pour les prisonniers de guerre.

Officiellement reconnue comme Société de secours aux blessés, par sentence du Tribunal de 1re instance d'Athènes, no 6517 (1914), la Croix-Rouge, placée dès cette année sous la présidence de la reine Sophie, a revisé ses statuts. Les précédents dataient de 1877; un rajeunissement était commandé par les circonstances.

Le Comité directeur de la Croix-Rouge saxonne a eu l'heureuse idée de condenser, dans un rapport succinct, et de faire paraître dans son organe le résumé de son activité pendant la première année de la guerre. Nous lui empruntons les traits suivants.

Président: M. le Dr Ignatz de Daranyi, conseiller intime, ancien ministre, député au parlement, vice-président honoraire et délégué général de la Croix-Rouge, président de la Ligue agraire de Hongrie, membre de l'Académie des sciences.

La base financière de la Société est consolidée par la constitution d'un fonds permanent de 15,000,000 yen. La Croix-Rouge s'attache à fournir à chaque section également, un fonds de réserve suffisant.

Nous avons annoncé la constitution d'une délégation international ayant pour objet de visiter les camps de prisonniers en Serbie. Elle était composée de M. le ministre Vopicka, représentant diplomatique des Etats-Unis à Bucarest, du lieutenant-colonel Sola, attaché militaire d'Espagne à Nisch et du capitaine sanitaire suisse Dr Biland, désigné, à la demande des Gouvernements autrichien et serbe, par le Comité international de la Croix-Rouge, sur le préavis du Département politique fédéral.