Madame Bohny, femme de M. le colonel Bohny, médecinchef de la Croix-Rouge suisse, qui a présidé avec son mari au transport des grands-blessés français et allemands de Constance à Lyon et vice-versa, et qui a accompagné ceux-ci dans leurs voyages avec le plus grand dévouement, a consenti, sur notre demande, à nous remettre les lignes suivantes. Elles racontent, d'une façon beaucoup plus vivante que nous ne saurions le faire, les échanges de grands-blessés qui se sont poursuivis du 2 au 11 mars à travers notre pays. Nous remercions Madame Bohny d'avoir bien voulu nous les communiquer et nous lui laissons la parole:
« En fournissant un rapport sur les transports des grandsblessés, dont j'ai pu me rendre compte en les accompagnant sans interruption, je voudrais d'abord prévenir le lecteur que je l'ai rédigé d'un point de vue absolument neutre. Ce que je vais raconter, c'est la vérité toute pure de faits vus de mes propres yeux.