Cet important recueil est préfacé par M. J. Quinones de Léon, Ambassadeur d'Espagne à Paris. Il contient les rapports successifs adressés à l'Ambassade d'Espagne à Paris, chargée des intérêts français en Allemagne et qui a, dès 1914, fait visiter les camps de prisonniers français par des délégués. L'auteur de la préface, comme, celui de l'introduction, rendent hommage au zèle humanitaire du Roi Alphonse XIII, dont les interventions répétées ont amené la cessation d'odieuses représailles, ainsi que d'innombrables rapatriements, et payent un juste tribut d'admiration reconnaissante à M. Polo de Barnabé, Ambassadeur d'Espagne à Berlin, qui non seulement a organisé et multiplié les visites des camps, mais a souvent pris lui-même l'initiative de réclamations justifiées. La publication de ces rapports, y est-il dit encore, a pour but de «permettre à l'opinion universelle dont aucun Etat, si puissant soit-il, ne peut négliger l'influence, de se prononcer sur le degré de civilisation, sur la valeur morale de chaque peuple, d'après ce critérium irrécusable: le traitement des prisonniers. L'introduction mentionne le rôle du Comité International, son intervention, malheureusement infructueuse, au sujet de la visite des régions occupées, les inspections et-rapports de ses délégués. Enfin elle rappelle les efforts réitérés qui ont été faits pour obtenir le libre choix des camps, détachements et hôpitaux à visiter, ainsi que la liberté d'entretien avec les prisonniers, complément nécessaire de la liberté de visite. En pratique cette liberté a été fréquemment restreinte. Tous les rapports ne sont pas publiés: ils seraient trop nombreux; mais quand ils le sont, leur teneur complète est scrupuleusement reproduite, à l'exception des réclamations individuelles n'offrant qu'un intérêt personnel. Ce qui ajoute grandement à l'intérêt de cette publication, ce sont les «notes explicatives» qui précèdent souvont la reproduction du rapport sur tel camp. Ces notes touchent au travail, aux représailles, aux envois, aux restrictions, aux peines appliquées, à l'utilisation des prisonniers à divers travaux et dans des zones d'opération, aux inspections des médecins suisses, aux accords intervenus, etc., etc.