Si dans le premier trimestre 1918 de nouveaux Etats ne sont pas entrés en guerre, dans le second en revanche nous voyons successivement se ranger aux côtés des Etats-Unis et se déclarer en guerre avec les Empires centraux: le Guatemala en avril, le Nicaragua au début de mai, Costa-Rica à la fin de mai 1918. Nous avons appris, en outre, que la Grèce, dont la situation était restée quelque peu énigmatique, du moins en dehors des chancelleries, avait déclaré, le 16/29 juin 1917, l'état de guerre entre elle et l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la Turquie et la Bulgarie, faisant sienne la déclaration de guerre du Gouvernement provisoire de Salonique, des 10/23 novembre 1916.

Les accords entre Etats concernant les prisonniers de guerre se multiplient, disions-nous il y a-trois mois. Mais leur ratification ne suit pas toujours d'assez près leur signature, au moins au gré des prisonniers et de tous ceux qui s'intéressent à eux. Et une fois ratifiés, ils ne sont pas non plus toujours exécutés aussi rapidement et exactement que l'exigeraient les mobiles qui ent amené leur conclusion.

Au mois de février dernier, nous avions l'honneur de vous inviter à faire représenter votre Société à une Conférence des Croix-Rouges de tous les pays belligérants, ainsi que des pays neutres d'Europe, qui devait se réunir à Genève le 30 avril 1918.

Au 7 janvier 1918, le Fonds Augusta était composé de:

Le second Accord franco-allemand, signé à Berne le 26 avril 1918, a été ratifié sans retard par les deux Gouvernements intéressés. On en trouvera le texte ci-dessous, sous France.

L'Accord anglo-ottoman, conclu en décembre 1917, à Berne également, a été enfin ratifié aussi, et est entré en vigueur Nous en donnons également le texte sous Grande-Bretagne.

Le Fonds Nightingale, en attendant la possibilité de la distribution de médailles, s'accroît des intérêts périodiques.

Au 31 décembre 1917, il s'élevait à Fr. 25,041 80.

Cette initiative, que nous avions prise en novembre 1917, à l'instigation d'un correspondant italien, a dû être abandonnée, en raison des difficultés que les circonstances actuelles apportaient à sa réalisation. Cette tentative rentrait directement dans la mission générale qui est l'apanage du Comité International: faire connaître aux autres Sociétés ce que l'une d'elles a pu réaliser de mieux dans un domaine, afin d'en faire bénéficier le plus grand nombre de malades et de blessés

La Croix-Rouge Argentine nous a communiqué la composition de son Comité pour l'année 1918–1919, et voici les noms des membres de son bureau:

MM. F.-B. Serp, président.

V.-S. Lobato, vice-président.

P.-P. Lalanne.

Dr S. Tatti, directeur général des secours.

J.-R. Amœdo, inspecteur général.

M.-F. Sciurano, comptable.

Dr M. Elzaurdia, trésorier.

Dr A. Olivero, archiviste.

S.-B. Cruz, secrétaire.

S'il y a des sociétés dont l'action nous reste insuffisamment connue et sur laquelle, malgré notre désir et nos efforts, nous ne pouvons renseigner nos lecteurs, il en est d'autres qui multiplient leurs comptes rendus. La tâche du chroniqueur en est plus aisée: l'écueil pour lui, c'est de tomber dans des redites.

Du 1er janvier au 31 mars 1918, de nouveaux Etats ne sont pas entrés en guerre — il reste si peu de neutres en Europe! La République Argentine, qui avait rompu les relations diplomatiques avec l'Allemagne en automne 1917, a paru vouloir participer activement à la guerre. Les quotidiens l'avaient même formellement annoncé, mais l'information a été démentie. La nouvelle était donc au moins prématurée.

Le prix Nobel de la Paix pour 1917 a été attribué au Comité International de la Croix-Rouge, à Genève, par décision du Comité Nobel de Norvège, en date, du 10 décembre 1917.

Cette heureuse nouvelle nous a été annoncée par une dépêche de même date, et confirmée par la lettre suivante du Comité Nobel, à Christiania:

Comité Nobel du Parlement Norvégien

Kristiania, le 10 décembre 1917.

«Comité International de la Croix-Rouge, 24, Corraterie, Genève,

«En me référant à mon télégramme d'aujourd'hui, j'ai l'honneur de vous faire savoir que le Comité Nobel du Parlement norvégien vous a décerné le Prix Nobel de la Paix pour 1917, sois couronnes 133,822,80 — couronnes cent trente trois mille huit cent vingt-deux et 80/100 — payables à la Fondation Nobel, Norrlandsgatan 6, à Stockholm. Je joins une assignation.

L'Empereur Guillaume a consenti à la Société patriotique des Dames un don d'un million de marks à prélever sur le don national Empereur Guillaume, récemment rassemblé en Allemagne. Cette importante contribution permet à cette société de réaliser le projet, reconnu dès longtemps nécessaire, de la création d'un grand institut pour le perfectionnement des gardes-malades professionnelles.

L'étude que nous avons publiée en juillet 1917 sur le torpillage des navires-hôpitaux, nous a fourni l'occasion d'examiner la question de l'applicabilité de la Convention (No III2 de 1889 et X de 1907) étendant à la guerre maritime les principes de la Convention de Genève. Nous étions arrivé à la conclusion que la Convention de 1907, signée par tous les belligérants à l'époque, avait force de loi entre eux et pouvait valablement être invoquée par chacun d'eux.

On trouvera sous France le texte officiel français de l'Accord conclu à Berne le 26 avril 1918 par l'Allemagne et la France concernant les prisonniers militaires et les civils. Le texte officiel allemand a paru également, avec le français en regard.

Nous nous bornons ici à en faire mention.

Nous mentionnons sous cette rubrique tout les faits importants qui parviennent à la connaissance de notre Agence et qui concernent les prisonniers de guerre. En bonne logique ils mériteraient un autre classement sous des rubriques différentes; mais leur dispersion dans les divers chapitres consacrés aux pays en guerre amènerait, ce nous semble, une dissémination fâcheuse et quelque confusion dans les recherches. Or, sans avoir la prétention immodeste d'écrire l'histoire du prisonnier dans cette gigantesque guerre, nous ambitionnons de lui apporter la contribution des données principales dont nous sommes informés.

Peu après que la France et l'Allemagne, puis cette première puissance et la Turquie eussent conclu le 26 avril et le 15 mai les conventions relatives aux prisonniers que nous avons reproduites, pu que nous résumons dans le présent Bulletin, les représentants de l'Autriche-Hongrie et de la Serbie se rencontrèrent également à Berne et signèrent un accord, dont les grandes lignes sont analogues aux précédents. Les voici:

Les officiers, captifs depuis le 1er janvier 1916 seront rapatriés. Si la différence d'un côté à l'autre dépasse cent, l'excédent serait interné en Suisse.