Published online by Cambridge University Press: 27 July 2017
Il est un paradoxe démocratique régulièrement mis en avant : les peuples qui ne connaissent pas la démocratie l'appellent de leurs vœux, alors que, là où elle existe, la démocratie est fortement critiquée. Cela ne signifie pas que les citoyens qui vivent sous la démocratie veulent s'en débarrasser, mais que leur confiance dans le fonctionnement du système démocratique est fortement érodée. Cet article étudie le soutien démocratique en s'interrogeant sur sa mesure, à partir d'une enquête sur un échantillon représentatif de la population wallonne en Belgique. Pour ce faire, il compare deux méthodes de classification des citoyens : la méthode dite « a priori », classiquement utilisée dans la littérature, et une méthode dite « inductive », inspirée de la psychologie sociale. Trois profils, dont les contours varient partiellement selon la méthode, émergent –les « non-démocrates », les « démocrates satisfaits » et les « démocrates insatisfaits »– et sont analysés au travers de quatre approches théoriques : les ressources, la modernisation, l'idéologie et l'identification nationale.
There is an oft-heard democratic paradox: while people who do not live under democracy strive for it, where it exists democracy is under criticism. This does not mean that citizens in democratic systems want to get rid of it, but that their trust in the functioning of democracy is considerably eroded. This article analyses democratic support by questioning the way it is measured, based on a representative sample of the Walloon population in Belgium. To do so, it compares two methods for classifying citizens: the a priori method, usually used in the literature, and the inductive method, inspired from social psychology. Three profiles, whose contours partially differ between methods, emerge –“non-democrats,” “satisfied democrats,” and “dissatisfied democrats”– and are analysed in light of four theoretical approaches: resources, modernization, ideology and national identification.