Il est un paradoxe démocratique régulièrement mis en avant : les peuples qui ne connaissent pas la démocratie l'appellent de leurs vœux, alors que, là où elle existe, la démocratie est fortement critiquée. Cela ne signifie pas que les citoyens qui vivent sous la démocratie veulent s'en débarrasser, mais que leur confiance dans le fonctionnement du système démocratique est fortement érodée. Cet article étudie le soutien démocratique en s'interrogeant sur sa mesure, à partir d'une enquête sur un échantillon représentatif de la population wallonne en Belgique. Pour ce faire, il compare deux méthodes de classification des citoyens : la méthode dite « a priori », classiquement utilisée dans la littérature, et une méthode dite « inductive », inspirée de la psychologie sociale. Trois profils, dont les contours varient partiellement selon la méthode, émergent –les « non-démocrates », les « démocrates satisfaits » et les « démocrates insatisfaits »– et sont analysés au travers de quatre approches théoriques : les ressources, la modernisation, l'idéologie et l'identification nationale.