Egalité hommes-femmes ? Le militantisme au Québec : le
PQ et le PLQ, Evelyne Tardy (avec la collaboration de Rébecca
Beauvais et André Bernard), Montréal, Collection science
politique, Cahiers du Québec, Ed. Hurtubise, 2003, 222 p.
Lors des dernières élections québécoises
du 14 avril 2003, la proportion de femmes élues a augmenté,
avec trois femmes députées de plus, soit une
représentation à hauteur de 30% contre 28% auparavant.
Indéniablement, le pourcentage de femmes élues n'a
cessé de progresser depuis le milieu des années 80, soit
quarante ans après l'obtention du droit de vote. La
représentation parlementaire des femmes au Québec
dépasse ainsi largement la moyenne mondiale qui est de 14%.
Néanmoins, la proportion d'élues peut paraître
encore faible, sinon insuffisante, par rapport au vivier de militantes
existant dans les partis (37% de femmes en moyenne) et de l'objectif
idéal de parité. Analyste incontournable du rapport des
Québécoises au politique et du militantisme féminin,
Evelyne Tardy, dans son dernier ouvrage, tente d'expliquer cette
sous-représentation des femmes parmi les candidats aux
différentes élections, à la lumière,
notamment, des propos tenus par les militants et militantes. Une telle
analyse conduit à s'intéresser aux ressources
potentielles en femmes politiques. En effet, si les militants et
militantes agissent pour faire triompher leurs idées, ils
n'ont pas forcément de responsabilité de direction. Ils
se situent en quelque sorte entre l'amateur (ils s'initient
à la politique) et le professionnel de la politique. C'est aux
instances dirigeantes des partis qu'il revient de sélectionner
ceux qui sont susceptibles de remplir des fonctions politiques. Seules les
hypothèses relatives au fonctionnement des partis politiques ont
dond été retenues pour cette recherche dont les auteurs ont
considéré comme militant “ toute personne qui
siégeait à un comité exécutif du parti,
qu'il soit local, régional ou central, autrement dit toute
personne qui était susceptible de se voir confier des
responsabilités au sein du parti (27). ” Il n'en demeure
pas moins que les militants se caractérisent aussi par une grande
diversité et qu'une typologie plus fine aurait pu enrichir le
propos. On aurait pu imaginer, par exemple, de distinguer le militant
ponctuel, dont la mobilisation est fonction de l'enjeu, du militant
engagé qui prend des responsabilités dans
l'organisation (seul considéré ici a priori)
et enfin le militant qui possède un mandat électif.
Parallèlement aux militants et militantes de base, il aurait
été intéressant également de
s'intéresser aux personnalités féminines qui ont
fait carrière dans ces partis, aux militantes devenues
députées ou ministres, par exemple, à leur profil et
à leur parcours au sein du parti, par rapport aux hommes, pour
avoir une analyse différenciée des parcours d'exception
et d'une éventuelle évolution des années 70
à aujourd'hui. On aurait ainsi dégagé les
profils valorisés par chacun des partis politiques.