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Don divin, don terrestre: I'économie de la confrérie mouride

Published online by Cambridge University Press:  28 July 2009

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Les saints de la confrérie mouride sont habituellement décrits, par les observateurs extérieurs, comme une aristocratie d'élus auxquels l'exploitation économique d'environ un demi-million de disciples, paysans pauvres, procure d'importants privilèges matériels.

Type
Faith and Power
Copyright
Copyright © Archives Européenes de Sociology 1974

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References

(1) Marty, P., Les Mourides d'Amadou Bamba (Paris, Leroux, 1913)Google Scholar. Le rapport inédit de L. Nekkach, Le mouridisme depuis 1912, achevé en 1952 (qu'on peut consulter aux archives de Dakar), présente une syn- thèse des études les plus importantes, qui furent conduites de facon suivie sous les auspices de l'administration coloniale; voir également les rapports rassemblés et publiés par le Centre des hautes études administra- tives sur l'Afrique et l'Asie moderne (éd.) sous le titre Notes et études sur pislam en Afrique noire (Paris, Peyronnet, 1962)Google Scholar.

(2) Afrique occidentale française, terri-toire du Sénégal, Aménagement de l'économie agricole et rurale au Sénégal [Mission R. Porteres] (Dakar, 1952), p. 108Google Scholar.

(3) Behrman, L. C., Muslim Brotherhoods and Politics in Senegal (Cambridge, Harvard University Press, 1970), p.104CrossRefGoogle Scholar.

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(5) Une communication présentée lors d'une conférence à Paris en 1968 traduit mes premières réactions lors de mon enquête: O'Brien, D. Cruise, Le talibé mouride, Cahiers d'Hudes africaines, X (1970), 562578CrossRefGoogle Scholar. (Un résumé de cette communication avait été publié dans les memes Cahiers, IX (1969), 502–507).

(6) Copans, J. et al. , Maintenance sociale et changement économique au Sénégal, tome I: Doctrine économique et pratique du travail chez les Mourides (Paris, ORSTOM, 1972)Google Scholar. Cet ouvrage, écrit en collaboration avec P. Couty, J. Roch et G. Rocheteau, presente des études de quatre villages mourides, avec des évaluations precises des temps de travail et des biens dans un echan- tillon de families.

(7) O'Brien, D. Cruise, The Mourides of Senegal (Oxford, Clarendon Press, 1971)Google Scholar. Cet ouvrage, qui est une édition revue de ma thèse de doctorat, contient la plupart des preuves détaillées servant a l'argumentation ci-dessus.

(8) Je dois mentionner ici ma dette envers mon interprte Tierno Sow, Mouride quelque peu sceptique qui, aprè qu'un disciple nous eut donné une description détailléeet émouvante de sa vie au service du marabout, remarqua: « II s'est seulement vanté ». Seul un certain choc culturel peut excuser ma lenteur à percevoir tout ce qu'impliquait cette remarque, répétée par la suite en plusieurs occasions semblables.

(9) Le mot idéologie recouvre ici Ten- semble de croyances plus ou moins intégrtés que partagent les membres de la confre'rie. Le cas mouride s'accorde tout à fait bien avec la définition que donne Mannheim de l'ideologie comme ≪ un déguisement plus ou moins conscient de la nature réelle d'une situation ≫, la reconnaissance vraie de ce qui n'est pas dans les intere'ts des membres du groupe en question: Mannheim, K., Ideo logie und Utopie, traduit en anglais par Wirth, L. et Ed. Shils: Ideology and Utopia (New York, Harcourt Brace, 1964 [, 1st ed. 1936]), p. 55Google Scholar.

(10) On en trouvera des exemples dans O'Brien, Cruise, The Mourides […], op. cit. pp. 222, 233–234, 277–278Google Scholar.

(11) Les dates sont importantes ici. La première ligne terminée fut celle de Dakar a Saint-Louis (à travers le Cayor) en 1885. On commenca en 1907 une voie ferree qui, partie de Thiès, traversait l'est du Senegal, et fut achevée a Kayes en 1923 (elle traversait la région du Saloum). Deux autres lignes furent terminees en 1931, une dans le Djolof (Louga-Linguere), l'autre dans le Baol (la ligne Diourbel-Tcuba a laquelle les Mourides travaillerent comme manoeuvres volontaires).

(12) J'ai tout d'abord sous-estimé la généralisation de ce systéme (voir The Mourides […] op. cit. p. 174), mais elle ressort d'un examen detaillé du modéle de défrichement de la terre comme processus historique dans des villages particuliers, et meme en général.

(13) Ces droits ont été en principe sup-primés par la loi sur le domaine national promulguéee par l'Éitat sénégalais en 1964, qui reconnaît le droit qu'a tout paysan sur la terre qu'il cultive. Encore faudrait-il que la loi inspire les pratiques rurales locales.

(14) On trouvera les statistiques et de nombreux détails sur les rapports entre classes, castes wolof et la propriété de la terre dans Copans, J. et al. , op. cit. notam ment pp. 100 (Couty), 142 (Roch), 168 (Copans)Google Scholar.

(15) Copans, et al. , op. cit. pp. 148, 183, 212, 252 et passimGoogle Scholar.

(16) La crise économique qui suivit I'indépendance fut particulifèrement aiguë au Sénégal (et dans l'industrie dakaroise en particulier), quand l'Afrique Occidentale Française cessa d'exister. La perte du statut de capitale fédérale par Dakar et le rétrécis sement des marches industriels contribuèrent à cette récession.

(17) Afrique occidentale française, Haut Commissariat de la République, Recense-ment demographique de Dakar (1955), fasc. ier (Paris), juillet 1958, p. 83Google Scholar.

(18) Wade, A., La doctrine économique du maroudisme (Dakar 1966) [ronéo]Google Scholar.

(19) Copans, J. et al. , op. cit. pp. 150151 et passimGoogle Scholar.

(20) Cf. Dumont, R., L'Afrique noire est mat partie (Paris, Seuil, 1962), p. 120Google Scholar; Republique du Sénégal, Rapport général sur les perspectives de diveloppement du Sénégal (Dakar, CINAM, 1960), t.1, ch. 1-v.

* La version française de ce texte est due à Monique Bernard.