Sur la Syrie romaine, nos informations sont aujourd'hui vastes, lacunaires et dispersées. Fouilles et explorations ont considérablement enrichi la documentation disponible. Archéologie, épigraphie, numismatique ont donné lieu à des publications nombreuses. Les textes littéraires antiques ont été réinterprétés. Des études d'ensemble ou de détail, au premier rang desquelles prennent place celles d'Henri Seyrig, ont renouvelé notre connaissance des faits et des événements.
Quelques pages ne peuvent être ni une synthèse ni un catalogue; un choix s'impose. Certains points, assurés depuis longtemps, permettent d'être bref; d'autres, récemment acquis ou encore en discussion, appellent de plus longs développements.
A regret, nous laisserons de côté les multiples aspects de la civilisation, ou plus exactement des rencontres de civilisations, dont l'étude rend passionnante l'histoire de la Syrie dans l'antiquité. Nous tentons seulement de fournir pour cette étude en quelque sorte un cadre et une toile de fond indispensables, en montrant comment il a fallu plus de trois siècles pour que la Syrie fût solidement intégrée à un empire romain unifié. De l'emprise romaine, nous nous attacherons à préciser les étapes d'abord, de la conquête de Pompée à la reconquête d'Aurélien, les instruments ensuite, gouverneurs, armée, organisation des finances et de la monnaie. Cette perspective explique que nous nous arrêtions chronologiquement au règne de Dioclétien, malgré le grand intérêt que présente en Syrie le IVe siècle de notre ère.