Published online by Cambridge University Press: 12 March 2014
Le plus souvent, la logique reste une discipline à la périphérie des mathématiques, qu’elle observe de l’extérieur, sans y pénétrer vraiment. C’est un discours sur les mathematiques qui ne dit rien au mathématicien; il n’y reconnait pas son activité favorite, ni ne croit qu’elle puisse avoir une influence sur sa pratique.
L’illustration la plus extrême de cette tradition, ce sont les “reverse mathematics” de Harvey Friedman, qui connaissent le succès que l’on sait. Je veux parler ici d’une tendance toute opposée, secrétée par les développements contemporains de la théorie des modèles, qui promet des positions beaucoup plus directes.
Elle se cristalise autour de l’étude des groupes stables; l’apparition de groupes n’a rien d’inattendu dans un contexte mathématiquement signifiant: un groupe, c’est ce qui garantit une structure non-triviale (ceci n’est pas un simple argument terroriste: il y a des théoremes pour le soutenir); quant à la stabilité, c’est une hypothèse de controle structurel, au large champ d’application, et qu’on pourra dépasser quand seront résolus les problèmes posés dans le cadre stable.