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Construction et validation d'une nouvvelle échelle biaxiale d'évaluation des états maniaques
Published online by Cambridge University Press: 28 April 2020
Résumé
Les nombreuses études consacrées récemment au trouble maniaque et la diversité des essais thérapeutiques proposés dans cette pathologie témoignent du regain d’intérêt qu'elle suscite et impose de revoir les instruments permettant de l’évaluer. Une brève revue est faite des échelles de manie actuellement validées. Aucune n’apparaît réellement satisfaisante.
Une nouvelle échelle d’évaluation de la symptomatologie maniaque est proposée. La sélection des items de cette échelle n’a pas été faite a priori mais après une analyse réalisée à partir d’une liste de 67 items. Ces 67 items couvraient l’ensemble des symptômes attribués classiquement à la manie. Les données d’une première analyse factorielle, effectuée sur ces 67 items, testés chez 37 maniaques, a permis la sélection de 25 items. Cette deuxième liste de 25 items a été testée chez 24 maniaques inclus dans un protocole de traitement de 2 semaines par la clonidine. Une analyse en composantes principales sur ces 25 items permet de dégager 3 facteurs expliquant respectivement 27.4 %, 11 % et 9 % de la variance (tableau 1).
Le ler facteur pouvait être interprété comme un facteur d’intensité du tableau maniaque. Le 2ème facteur pouvait être interprété comme un facteur évaluant la composante délirante du tableau.
L’échelle proposée est une échelle biaxiale.
- le ler axe peut être considéré comme une échelle d’intensité de la manie (sous-échelle EIM).
Nous avons retenu pour la constituer les 10 items les mieux corrélés au ler facteur (après rotation Varimax).
- Le 2ème axe constitue une sous-échelle de délire. L’activité délirante est évaluée indépendamment de l’intensité du tableau maniaque.
L’EIM (Échelle d’Intensité Maniaque) présente une bonne homogénéité, la corrélation des items au score global à J0, appréciée par le coefficient de corrélations de Pearson est significative (p < 0.01)(tableau 2). La fidélité inter-cotateurs est très satisfaisante, la concordance sur la note globale, appréciée par le coefficient de Spearman et celui de Fisher est proche de l (tableau 3). La validaté, appréciée en utilisant un critère de validité externe (comparaison avec l’échelle de Bech et Rafaelsen) est bonne : les coefficients de corrélation entre les scores de l’échelle de Bech et l’échelle d’intensité de l’état maniaque varient, aux différents temps du protocole de traitement, entre 0.82 et 0.94 (tableau 4). La sensibilité du changement sous traitement est globalement équivalente à celle de l’échelle de Bech et Rafaelsen. Cependant, notre échelle semble plus performante pour évaluer la pathologie légère et pour apprécier finement les différents degrés de l’amélioration (tableau 5).
Des analyses plus détaillées (notamment de la composition du 3ème axe) sont prévues lorsqu’un plus grand nombre de cas aura été évalué. Il faut enfin relever que les tableaux de validation présentés ici portent sur le nombre de cas le plus éléve de la littérature.
Summary
The numerous recent trials devoted to manic disorders indicate the renewal of interest in this pathology, and call for revision of the instruments with which it is evaluated. The present paper provides a brief review of the currently validated scales for rating manic disorders. None of these scales appears truly satisfactory.
A new scale for evaluating manic symptomatology is proposed. The items of this scale were note selected a priori, but after an analysis based on a list of 67 items, which cover the sum of symptoms conventionally attributed to mania. Data obtained from initial factorial analysis carried out for these 67 items, tested in 37 manic subjects, allowed the selection of 25 items. This second list of 25 items was tested in 24 manic subjects included in a 2-week treatment protocol with clonidine.
Principal component analysis allows the identification of three factors, accounting for 27.4%, 11% and 9% of the variance (table 1).
The first factor could be interpreted as a factor of severity of the manic clinical syndrome. The second factor could be interpreted as a factor evaluating the delusional component of the clinical picture.
The proposed scale is biaxial:
- The first axis can be considered as a scale of severity of mania (subscale of the «Échelle d'Intensité Maniaque», or Manic Rating Scale). To constitute this subscale, we selected the 10 items best correlated to the 1st factor (after Varimax rotation).
- The second axis constitutes a delusional subscale. Therefore, delusional activity should be rated independently of severity of the syndrome.
The EIM (Échelle d'Intensité Maniaque) presents good internal consistency; the correlation of each item with the global score on D0, assessed by Pearson's correlation coefficient, is significant (p < 0,01) (table 2).
Inter-rater reliability was satisfactory; agreement on the global score, assessed by the coefficients of Spearman and Fisher, was close to 1 (table 3), Validity, assessed using the Bech and Rafaelsen scale, an external criterion, was good; the correlation coefficients between scores of the Bech scale and the manic rating scale (EIM) ranged from 0.82 to 0.94, at the different times of treatment (table 4). Sensitivity to change under treatment was globally equivalent to that of the Bech and Rafaelsen scale. Nevertheless, our scale seems more sensitive for the evaluation of mild pathologies (table 5).
More detailed analyses (namely, analysis of the different components of the 3rd axis) are foreseen once a higher number of cases has been evaluated. Finally, we would point out that the validation tables presented in this study are based on the highest number of cases reported in the literature.
- Type
- Research Article
- Information
- Copyright
- Copyright © European Psychiatric Association 1986
References
Bibliographie/References
- 3
- Cited by
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