Depuis le tragique accident du réacteur n° 4, les unités 1, 2 et 3 de la centrale de Tchernobyl (ChNPP) ont été successivement arrêtées. Or, depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, la Russie n’assure plus le traitement du combustible irradié ukrainien. L’Ukraine, avec l’aide de la Communauté internationale, a donc envisagé une solution d’attente. En juillet 1999, à l’issue d’un appel d’offres international, le ministère ukrainien, EnergoAtom, retient un consortium de trois entreprises françaises, Framatome, Vinci Construction et Bouygues Travaux Publics, est retenu pour la construction d’un centre de stockage intermédiaire de longue durée du combustible usé des unités 1, 2 et 3, l’« Intérim Storage Facility-2 » (ISF-2). La construction démarre en mars 2000. La spécificité de ce chantier de génie civil est son déroulement dans la zone d’exclusion, au voisinage immédiat de la centrale accidentée. Les exigences de sécurité radiologique liées à l’implantation d’un tel chantier dans un environnement contaminé font l’objet de la présente synthèse. Après une description succincte du projet, de son environnement et des dispositions de sécurité radiologique, l’article présente les particularités du chantier. Le contexte local de culture de sûreté, différent de celui existant en Europe, a pu parfois générer de l’incompréhension ou des malentendus entre les acteurs occidentaux et ukrainiens et créer quelques difficultés. Afin de développer une prise de conscience du risque radiologique, l’ensemble du personnel expatrié et ukrainien a reçu une formation pendant toute la durée du chantier. Grâce aux importants moyens engagés et aux actions de prévention, de formation et de contrôle, le chantier s’est déroulé sans problème majeur. L’expérience ainsi acquise peut indubitablement apporter un enseignement profitable pour des situations semblables.