Les méthodes d'interprétation dont on dispose pour évaluer la dose individuelle à partir des résultats de mesure présentent des difficultés liées à l'adaptation des modèles métaboliques aux situations rencontrées en pratique. Ces difficultés sont essentiellement en rapport avec la définition de paramètres propres aux cas rencontrés et, bien souvent - hors incident caractérisé - à la méconnaissance de la chronologie des épisodes et des voies de contamination. Cette constatation conduit à envisager une simplification de l'interprétation des données de la surveillance, en considérant d'une part les résultats propres aux portes d'entrée et d'autre part ceux relatifs à la contamination systémique, c'est-à-dire après transfert des radionucléides vers le sang. Dans un premier temps, l'étude propose une approche pour l'interprétation des résultats de mesure relatifs à la contamination systémique. La méthode consiste à calculer, à partir de ceux-ci, les valeurs de l'activité absorbée quotidiennement depuis les portes d'entrée vers lesang, en utilisant les fonctions de rétention et d'excrétion appropriées. Un suivi de l'activité absorbée, au jour le jour, devient possible, autorisant ainsi un bilan en temps réel, facile à consulter. Quelques applications de la méthode sont proposées sur des cas de contamination aiguë au tritium et à l'uranium, et sur des contaminations chroniques au tritium, à l'uranium et à l'iode. Les conditions et contraintes pour la validité de l'approche proposée sont évoquées.