Depuis 1991, l'IRSN réalise un suivi radioécologique annuel de l'environnement des installations électronucléaires françaises. Plus de 5 000 échantillons, prélevés dans le milieu terrestre et aquatique autour des 20 sites étudiés, ont ainsi été analysés par spectrométrie gamma à bas niveau. Cette synthèse permet d'établir un bilan de 11 ans d'études, en présentant les objectifs et méthodes mises en œuvre, et en énonçant les principales observations et conclusions qui peuvent ressortir de l'analyse des résultats de mesures obtenus. Il apparaît que les rejets atmosphériques chroniques de radionucléides émetteurs gamma effectués par les CNPE ne conduisent le plus souvent pas à des apports décelables dans l'environnement des sites. Ces observations ont conduit l'IRSN à réduire le nombre d'analyses portant sur des échantillons du milieu terrestre à partir de 2000. Les rejets liquides sont, quant à eux, responsables d'un marquage de l'environnement aquatique, mis en évidence par la détection de faibles activités de 60Co, 58Co, $^{110{\rm m}}$Ag ou 54Mn, et des différences significatives des valeurs des rapports d'activités 137Cs/134Cs mesurés en aval des installations. Les apports de radioactivité gamma artificielle en Manche sont également décelables dans les échantillons marins prélevés à proximité des CNPE. Toutefois, ce marquage peut être difficile à mettre en évidence du fait de la présence des radionucléides artificiels rejetés par les installations de COGEMA-La Hague. Au-delà des informations importantes que ces études apportent quant au marquage de l'environnement par les rejets des CNPE, les résultats acquis depuis 1991 constituent une source importante de données qui nous informent sur le devenir et la répartition des radionucléides dans l'environnement.