La grosse difficulté dans la détermination rétrospective d’un indice des prix de détail consiste à découvrir les matériaux nécessaires à son établissement. Les documents publiés à ce sujet étant fort rares et tout à fait insuffisants force nous a
été de recourir à d’autres.
L’Institut des Sciences économiques était parvenu précédemment à mettre la main sur un nombre assez considérable de données.
C’étaient notamment, aux Archives générales du Royaume, les comptes du Fonds de l’Assistance publique de Louvain avec leurs pièces justificatives; aux Archives de Louvain, les mercuriales, des registres concernant la comptabilité de la ville et de plusieurs de ses institutions de charité (hospices et hôpitaux); enfin, les comptes que certains couvents avaient bien voulu mettre à notre disposition.
Tous ces documents, sauf les comptes de l'Hôpital de Louvain et les mercuriales de la même ville, couvraient malheureusement des périodes trop courtes pour pouvoir être employés utilement.
Il est essentiel en effet, pour que les chiffres soient comparables, de maintenir autant que possible l'homogénéité des données. Ceci suppose l'identité des sources, tant pour les diverses denrées, que pour les diverses périodes envisagées.
L'Institut a été assez heureux pour pouvoir se procurer une comptabilité couvrant toute la période envisagée (et au delà) et comprenant un échantillonnage presque complet des marchandises faisant l'objet du commerce de détail. C'est la comptabilité des quatre hospices d'Enghien. Ce document a servi de base à notre étude. Les prix qui y ont été relevés sont étayés par ceux figurant dans les mercuriales de Louvain et dans les comptes de ses hôpitaux : ces derniers ont d'ailleurs été largement utilisés pour la période postérieure à 1849, car ils paraissent, à certains points de vue, offrir plus de continuité dans la nature des achats que les comptes d'Enghien.