La Société monténégrine de la Croix rouge a vaillamment fait son devoir cet été pendant la guerre; mais, avec des ressources extrêmement restreintes, elle n'a pu faire face que très imparfaitement à tous les besoins. L'appel qu'elle avait adressé, au début des hostilités, à tous les comités centraux, est demeuré à peu près infructueux. A l'exception d'un don nécessairement très-modeste du Comité international, d'une somme de cinq mille francs envoyée par le Comité de Berlin, el d'un peu de matériel offert, par le Comité de Padoue, les Monténégrins n'ont guere été assistés que par la Société russe de la Croix rouge. Bien que de ce côté ils aient reçu des secours abondants, ils ont senti cruellement l'absence d'autres ambulances étrangères, et ils ont probablement vu avec un certain regret le grand courant de la charité passer à côté de chez eux sans s'y arrêter, pour se porter en Serbie. Ils se louent beaucoup des Russes; leurs médecins et leurs diaconesses, disent-ils, sont admirables de zèle et de dévouement, mais, par ordre de leurs supérieurs, ils se sont tenus généralement trop loin du théâtre de l'action, ce qui s'explique fort naturellement, il faut en convenir, par la conduite barbare des Turcs qui ne respectaient pas la Croix rouge.