Introduction. L’absence de données statistiques fiables et exhaustives sur les exploitations fruitières constitue un handicap pour élaborer une stratégie pertinente de développement de ces cultures et en évaluer l’impact. Une enquête a été réalisée sur les cultures fruitières dans trois sites (Bokito, Foréké et Yaoundé) en zone humide du Cameroun. Matériel et méthodes. Les arbres fruitiers cultivés ont été caractérisés en analysant le profil du producteur et la place de ces cultures dans les activités pratiquées par les familles des exploitants agricoles. Les espèces présentes, le nombre de pieds, l’origine du matériel végétal, l’âge des arbres et les contraintes de production ont été étudiés dans 193 exploitations familiales agricoles. Résultats et discussion. Les chefs d’exploitation, dont 90 % sont des hommes, ont en moyenne 51 ans et un niveau de formation relativement bas. La diversité des espèces fruitières répertoriées varie suivant les sites. La composition spécifique du verger est aussi variable mais quatre espèces majeures (safoutier, oranger, manguier et avocatier) constituent 78 % des plants recensés. Cette répartition corrobore les préférences exprimées par les producteurs pour ces espèces fruitières. Les jeunes arbres (< 10 ans), qui indiquent une dynamique de replantation, constituent (15, 21 et 38) % des effectifs respectivement à Bokito, Foréké et Yaoundé. Toutefois d’importantes disparités intraspécifiques sont observées et discutées. En termes de contribution à la sécurité alimentaire du ménage, les arbres fruitiers, par rapport aux autres spéculations, occupent le 1er, le 2e et le 4e rang à Bokito, Foréké et Yaoundé, respectivement. Les contraintes de production sont d’ordre parasitaire (maladies et ravageurs), agronomique (variétés, pratiques culturales, etc.) ou socioéconomique (intrants, foncier, etc.). Conclusion. Notre travail a permis d’obtenir d’importantes données sur les arbres fruitiers cultivés en zone humide du Cameroun. Les implications des principaux résultats sont discutées dans la perspective d’améliorer, en qualité, en quantité et dans la durée, ces productions.