Etudier les origines de l'alimentation : le problème n'est-il pas du ressort des géographes ? Ne suffit-il point, en effet, pour le résoudre, de dresser la carte des ressources animales et végétales, que la nature tient en réserve pour satisfaire la faim des hommes ? Et Jean Brunhes n'a-t-il pas proposé à ses disciples de commencer leurs études par la détermination des « besoins essentiels » de l'humanité : nourriture, vêture, logis ?
Pourtant, ces exhortations n'ont guère été suivies. Lorsque les géographes abordent ces questions, ils se placent à d'autres points de vue. Peut-être même, remarquait Jules Sion, « ne se sont-ils pas assez souciés de voir comment varient, à travers les pays et les civilisations, les éléments du bien-être et leur utilisation ». Et il ajoutait : « C'est que leur programme est déjà bien chargé ; leur science, quoique jeune, a déjà ses routines ; surtout, elle est loin de suffire, seule, à la discussion de semblables problèmes. »