A deux lieues de Beauvais, au pied de la côte Sud du Bray, au long de la route de Gisors, Auneuil égrène ses hameaux. Les voyageurs, au XVIIe siècle, n'y font guère étape : Beauvais est trop proche. Aucune activité dominante : un four à briques, quelques « bosquillons », un vieux prieuré ruiné, la demeure d'un conseiller en Parlement, seigneur du lieu, plus quelques grosses fermes… Tout un peuple de petites gens, boutiquiers, fileurs, mais surtout paysans qui font leur blé, leur fromage, leur chanvre, leurs fèves et vendent bon an, mal an, trois poulets, un veau, une paire de « bestes à laine »… Au total, moins dé trois cents feux, soit un peu plus de mille âmes, sans doute ; apparemment une bourgade sans originalité. L'excellence des sources démographiques, la banalité aussi du lieu incitent l'historien démographe à s'y arrêter : ce type d'agglomération représente assez bien la « moyenne démographique » du Beauvaisis méridional.