Géographiquement parlant, on peut représenter le continent africain par une série de bandes horizontales au potentiel bio-énergétique opposé. Les bandes de bas potentiel forment des « barrières » À la diffusion culturelle nordsud ; celles de haut potentiel constituent des « espaces » ou niches favorables au développement des courants culturels qui s'y trouvent mieux armés dans leur lutte contre l'entropie. Les bandes de l'hémisphère sud reproduisent symétriquement celles de l'hémisphère nord. Comme exemples de « barrières » ; on peut citer le Sahara, le désert du Kalahari, la grande forêt équatoriale et la steppe tanzanienne ; comme exemples d'espaces, les savanes du Nord et du Sud. Aucune barrière n'est strictement infranchissable. Ainsi le Sahara permet une certaine circulation humaine. On s'accorde de même À penser (surtout parmi les linguistes) que ce fut À travers la forêt dense que les précurseurs des populations bantouphones pénétrèrent dans l'espace de la savane du Sud. Comme exception notable À ce découpage horizontal se distinguent les hautes terres qui bordent la vallée du Rift, lesquelles courent du Nord au Sud depuis l'Ouganda jusqu'aux monts Muchinga. Ces terres forment un étroit couloir salubre, exempt de la mouche tsé-tsé ; elles ont facilité le mouvement vertical d'hommes et de bêtes À travers la « barrière équatoriale ». Toutefois, il semble peu probable qu'elles aient servi À guider les premières migrations vers le Sud.