Les études historiques des relations de travail dans le Japon d'aprèsguerre commencent par l'analyse de la crise de 1945-1950, juste après la guerre. Les historiens ont surtout décrit, en détail, cette époque comme une période de luttes révolutionnaires des syndicats contre le patronat, l'État et même les autorités d'occupation américaines. Ils considèrent tous que les syndicats sont d'abord parvenus à s'emparer pratiquement de l'autorité dans l'entreprise aux dépens de la direction et que les patrons ont ensuite repris l'initiative et recouvré leur autorité. Ils s'opposent sur la date exacte de ce renversement de tendance, 1946 ou 1947, et sur le caractère, dommageable ou bénéfique, de l'échec de cette offensive révolutionnaire. Cependant, les historiens du mouvement ouvrier sont, comme dans les autres pays, marxistes ou progressistes ; ils insistent donc sur l'échec qu'ils jugent regrettable d'une occasion perdue.