M. Maurice-A. Arnould nous révélerait, si besoin, l'inestimable valeur des registres paroissiaux, ces sources de la démographie historique et de l'histoire sociale, par l'Inventaire modèle qu'il a consacré à L'ancien étatcivil en Hainaut. Dans un article antérieur, il nous avait déjà procuré une mise au point bibliographique, fort utile, des ouvrages généraux et des travaux régionaux, concernant non seulement la Belgique, mais encore la France, la Hollande et l'Allemagne. L'introduction de son récent Inventaire reprend l'historique de cette documentation. On sait la rareté des registres antérieurs au Concile de Trente, qui prescrivit l'enregistrement des mariages et des baptêmes ; celui de Givry — l'ancêtre — n'a-t-il pas permis de mesurer les effets de la peste noire en Bourgogne ? Toutes les vicissitudes de l'ancien état « civil » sont ainsi évoquées ; dans l'Évêché de Cambrai, correspondant pour la majeure partie au Hainaut, il faut même attendre le XVIIIe siècle pour voir procéder, à partir de 1719, à un rigoureux enregistrement des décès. La plupart des séries conservées à Mons, remontent au XVIIe siècle, mais elles ont été fort mutilées par les pertes de guerre, de Louis XIV à nos jours (à Tournai encore, en 1940).