Une histoire en chapitres sagement séparés, consacrés successivement aux événements politiques, à l'agriculture, au progrès industriel, au commerce, voire à l'histoire militaire — une telle histoire ne se conçoit plus guère aujourd'hui. C'est l'enchaînement de tous les phénomènes entre eux qui, seul, permet de saisir en profondeur et d'éclairer le processus puissant de l'histoire. Ceci dit (et qui va de soi), je crois, en conséquence, qu'il n'est jamais possible de considérer la guerre en soi comme une réalité fermée sur elle-même, qu'il faut, au contraire, pour l'étudier, la relier aux autres activités, à toutes les activités des hommes, bref, l'organiser dans la masse entière d'actions et réactions en chaîne. Pour elle, tout sera donc mis en cause : politique, économie, société, évolution de la civilisation, marche des techniques, esprit des hommes... Une « histoire militaire » valable reste à ce prix.