A la nuit tombée, il était là comme il l'avait promis. La servante l'introduisit dans la chambre de sa maîtresse. Il se dévêtit promptement, mais avec calme, et se glissa doucement dans le lit. Aussitôt il l'étreignit bien qu'elle fît mine de dormir. Se manifestant alors elle demanda d'une voix craintive: « Qui est-ce ? » « C'est moi, tendre amour; n'aie pas peur. » Elle, s'apercevant que le galant n'était pas son mari, répondit: « Ah, vous figurez-vous arriver à vos fins si facilement ? Non! Non! » Elle fit un léger effort pour sortir du lit afin d'appeler sa servante mais celle-ci, qui était censée ne rien entendre, n'apparut pas. Sa maîtresse, réalisant qu'elle ne pouvait compter sur aucun secours, s'opposa faiblement à son amant qui poursuivait son avantage. Mais que peut faire une femme nue contre un homme nu et décidé ? « La seule issue est donc qu'à la longue, hors haleine de s'être débattue, elle doit céder au plus fort. » Elle aurait pu appeler à nouveau, si elle n'avait redouté la divulgation de sa disgrâce.