Le postulat de cette chronique est qu’il reste encore une grande vitalité au cadre nationalà l’ère de l’histoire globale et impériale. On peut lire les trois volumes de l’Histoire de la France contemporaine par Aurélien Lignereux, Bertrand Goujon et Quentin Deluermozcomme une nouvelle vague dans un projet historiographique qui cherche à se renouveler: comment empêcher ce retour au national de n’être qu’un voyage nostalgique, n’ayant rien perdu de son charme et de son attrait populaire, mais qui semble mis à mal par des échelles historiographiques plus vastes ? En effet, les modalités radicalement neuves selon lesquelles s’imbriquèrent si profondément les échelles locale, régionale, impériale, océanique, hémi-sphérique et globale au cours du XIXe siècle résultèrent en partie de la construction et de la consolidation de l’État-nation moderne. Il est donc nécessaire, et c’est précisément ce qu’une lecture (qui est tout autant une interprétation) de ces volumes suggère, non pas de nous détourner de l’histoire nationale, mais de considérer en quoi celle-ci peut informer, aujourd’hui comme demain, les histoires impériale et globale à venir.