Prolongée de sa généralisation sémiologique et sémiotique, la linguistique s'est imposée, depuis les années 1950, comme le modèle des sciences humaines. Elle fournit, en outre, des schémas explicatifs, ou, du moins, des métaphores, à des sciences de la nature telles que la génétique. Or, dans ce mouvement qui a fait que la science des langues et du langage est devenue la référence vers laquelle on se tourne de tous côtés, le linguiste Emile Benveniste a joué, en France, un rôle déterminant.
Un public plus vaste que la somme des lecteurs des revues spécialisées a pu en prendre conscience depuis qu'ont paru les Problèmes de linguistique générale (Paris, Gallimard, 1966). Ce recueil réunit des textes publiés entre 1939 et 1964 et qui ne sont qu'une partie, mais sans doute la plus significative, de l'oeuvre d'Emile Benveniste dans le domaine de la linguistique générale.