Huit saponites de synthèse à charge croissante ont été étudiées à l'état ‘zéro couche’ (vide, P2O5) avec différents cations interfoliaires.
On observe—avec le cation K—une croissance linéaire du paramètre b en fonction du taux de substitution Si-Al, mais cette croissance est bien plus faible que celle observée avec les mêmes minéraux hydratés à ‘deux couches’.
On observe par ailleurs pour les cations K, Ba, Rb et Cs des relations linéaires entre les valeurs du paramètre b et de d001 d'une part et le rayon du cation d'autre part. Les cations plus petits (Na et Li) conduisent à des solutions structurales différentes. Avec le sodium la structure 1 M n'est plus conservée, les feuillets sont décalés les uns par rapport aux autres. Avec le lithium, le type d'empilement 1M est conservé mais c'est l'entité Li+-H2O qui est piégée dans les cavités ditrigonales placées face à face.
L'ensemble de ces résultats permet de montrer que les interactions entre touche interfoliaire et feuillets sont beaucoup plus fortes dans l'état ‘zéro couche’ que dans les états hydratés à une ou deux couches d'eau. Ces interactions sont fonction du rayon des cations interfolaires et peuvent entraîner une rotation des tétraèdres, ce qui conduit à discuter de la validité des équations donnant l'angle de rotation α en fonction de la composition des phyllosilicates.