Hostname: page-component-78c5997874-xbtfd Total loading time: 0 Render date: 2024-11-10T11:27:43.632Z Has data issue: false hasContentIssue false

Mise en scène des relations lors d'un banquet chinois

Published online by Cambridge University Press:  28 July 2009

Get access

Extract

Nourri de Mead et de Sartre, Erving Goffman affina la théorie de la « dramatisation ». Moins enclin que Sartre à l'indignation morale, il était plus précis que Mead qui s'arrêta au stade de la déduction abstraite. Poussant la logique de Mead, il proposa d'observer la vie sociale comme s'il s'agissait d'une scène de théâtre. À l'acteur et aux rôles définis par ses aînés, il ajouta la scène et la coulisse comme les régions où s'exercent les relations (interactions), la troupe et les spectateurs comme les personnages principaux dans les relations, le décor, les costumes et l'appareillage comme leurs symboles. Devant le public, on ne peut jamais être soi-même, on joue au contraire certains rôles conditionnés dans telles situations par telles équipes désignées ou celles, virtuelles, dont on est membre (c'est-à-dire des équipes qui n'existent qu'à travers l'anticipation que font les acteurs des comportements qu'auraient tous leurs membres s'ils étaient présents ou à la place de l'acteur considéré).

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Archives Européenes de Sociology 1993

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

(1) Voir Erving Goffman, La mise en scène de la vie quotidienne : 1. La présentation de soi (traduit de l'anglais par A. Accardo); 2. Les relations en public (traduit de l'anglais par Khim, A.) (Paris, Les Éditions de Minuit, 1973)Google Scholar.

(2) Étant donné que la culture chinoise place la relation en position supérieure, j'emploie ce couple de notions en considérant la relation comme une entité en soi.

(3) Voir, Les Entretiens de Confucius, traduits par P. Ryckmans, la note du ch. IV, p. 128 (Paris, Gallimard, 1987)Google Scholar.

(4) Voir, Liji « Liyun », 3e siècle av. J. C., (traduction par S. Couvreur), Mémoires sur les Bienséances et les Cérémonies (Pékin 1913)Google Scholar.

(5) Voir, Yi King « Hexagramme qian, le ciel », environ 11e-7e siècle av. J. C., traduction par Richard Wilhelm, Le livre des transformations (Paris 1973)Google Scholar.

(6) Liji « Liyun ».

(7) Voir la note 3, p. 65.

(8) Huang, Voir Guoguang, Le Savoir-vivre et la Face : le jeu de pouvoir des Chinois (Taibei, 1984)Google Scholar.

(9) Bugard, Voir Pierre, Essai de psychologie chinoise, (Paris, L'Harmattan, 1992), p. 136Google Scholar.

(10) Piers, G. et Singer, M. B., Shame and Guilt : A Psychoanalitic and Cultual Study, American Lectures in Psychiatry, No 171 (Chicago, Illinois), p. 36Google Scholar.

(11) Je crée ce mot pour expliquer qu'en chinois le mot chi (manger) peut être employé comme un verbe omniprésent pour toute action.

(12) Liji « Neize ».

(13) Les Chinois venus des pays d'Asie du Sud-Est à Paris, qui gardent un fort sentiment de leurs origines, bien qu'ils ne parlent souvent pas chinois.

(14) Voir E. Goffman, La présentation de soi, p. 221.

(15) Professeur de politique en Chine, qui était l'ex-président de l'oc.

(16) Voir E. Goffman, p. 102.

(17) « Région antérieure » désigne le lieu où se déroule la représentation comme un effort pour donner l'impression. Voir E. Goffman, pp. 106, 110, 121, 124, 130.

(18) « Région postérieure » ou « coulisse », définie comme un lieu, en rapport avec une représentation donnée, où l'on a toute latitude de contredire sciemment l'impression produite par la représentation. Voir E. Goffman, pp. 110–113, 116, 120, 130, 153.

(19) « Personnes extérieures », désigne les gens qui se trouvent hors de l'établissement. Voir aussi « région extérieure » qui n'est antérieure ni postérieure par rapport à une représentation déterminée. E. Goffman, 130.

(20) E. Goffman, p. 221.

(21) Ce fait montre un phénomène psychologique des Chinois qui mérite d'être étudié : sous-estimer l'existence d'équipes, comme dans les expressions telles que « l'homme noble ne se mêle à aucun parti », ou « un Chinois est dragon, trois Chinois ensemble deviennent cependant un insecte », etc. La question serait : pourquoi un peuple, dont la culture considère la société comme son corps, qui a la conscience collective la plus forte du monde, estime-t-il négativement l'équipe en niveau réel?

(22) E. Goffman, p. 163.