L’équipe pharmaceutique analyse et valide quotidiennement les prescriptions médicales. Elle rédige à l’attention des prescripteurs des interventions pharmaceutiques (IPs) codifiées selon la classification de la Société française de pharmacie clinique. L’objectif de l’étude est de mesurer l’impact de la validation pharmaceutique sur la prise en charge médicamenteuse des patients tant sur le plan psychiatrique que somatique. Une analyse rétrospective des IPs entre octobre 2014 et avril 2015 a permis de recenser et de comparer les différents types d’interventions (traitements psychiatriques et somatiques) et de suivre leur devenir (acceptation/refus, choix thérapeutiques). Sur la période considérée, 2194 IPs sur les 8745 prescriptions médicales analysées ont été relevées : 56 % concernant la prise en charge somatique et 44 % les médicaments à visée psychiatrique. Le taux d’acceptation des IPs ciblant les médicaments somatiques et psychiatriques s’est élevé de façon similaire à près de 70 %, entraînant majoritairement une modification de la prescription. L’analyse du type d’IP révèle que la proposition de substitution d’un médicament hors livret thérapeutique prédomine (somatique : 43 %, psychiatrique : 31 %), suivie de la demande d’optimisation des modalités d’administrations (14 % versus 18 %). La différence apparaît sur le troisième item : réévaluation d’une durée de prescription trop longue pour les médicaments somatiques (12 %) et adaptation de posologies supra thérapeutiques (10 %) pour les médicaments psychiatriques. L’analyse détaillée du type d’IPs et de leur devenir permet de proposer aux prescripteurs des outils d’optimisation de la prise en charge médicamenteuse, psychiatrique et somatique, et aux pharmaciens de privilégier certains axes de communication, comme la diffusion de fiches d’équivalences thérapeutiques. Elle conforte le rôle d’expert du pharmacien auprès du prescripteur, renforce la prévention des erreurs médicamenteuses et nourrit la réflexion sur l’efficience des prescriptions. Une communication annuelle du bilan des IPs aux médecins valorise l’intérêt de cette collaboration.