Durant l'été de 1541, une jeune paysanne nommée Fatma fut conduite à la cour ottomane provinciale d’‘Aintab parce qu'elle était enceinte. Elle n'était pas mariée. Il est donc évident qu'elle ne pouvait qu'être impliquée d'une manière quelconque dans le crime de relations sexuelles illicites, ou zina.
Mais qui était le père ? L'affaire se clarifiant, il apparut que Fatma avait désigné deux individus, et de plus accusé l'un deux de l'avoir violée. A aucun moment du procès il n'apparaît que Fatma ait été soupçonnée d'avoir eu des relations sexuelles avec plus d'une personne. Ce qui était en cause, c'était un cas de fausse accusation de zina, et même de crime, au vu à la fois des pratiques locales et des codes légaux définis par les autorités religieuses et étatiques. L'enjeu était l'honneur d'au moins trois personnes, et en même temps le scandale dans un village.